Caracas, 9 mars (RHC) Les aveux d’un témoin militaire renforcent aujourd’hui les allégations du Venezuela sur les liens des autorités colombiennes avec l’agression mercenaire déjouée en mai 2020, appelée opération Gédéon.
Selon des déclarations du lieutenant des forces armées colombiennes Juan Daniel Giraldo Trujillo, le Gouvernement colombien était au courant de la préparation sur son territoire d’un plan d’attaque militaire contre des cibles vénézuéliennes.
Le témoignage a été révélé dans un reportage réalisé par Noticias Uno Colombia, dans lequel l’effectif militaire a révélé sa participation à l’arrestation d’un des déserteurs qui interviendraient le 3 mai dans l’incursion paramilitaire visant à perpétrer un magnicide et un coup d’État au Venezuela.
Un jour avant la date prévue pour l’opération mercenaire, des éléments militaires colombiens ont arrêté Jimmy Montesinos avec plus de 30 portables et d’autres éléments de guerre et logistiques, qui –a-t-il avoué- seraient utilisés dans le plan.
Malgré les preuves, les autorités colombiennes ont déclaré alors que l’arrestation et les aveux de Montesinos, qui a été relâché, étaient illégales.
En janvier dernier, le témoignage d’une des personnes impliquées dans la phase d’organisation de l’opération Gédéon, la vénézuélienne Yacsy Alejandra Álvarez, a révélé les implications des services de renseignement colombiens dans la conspiration avortée.
Álvarez a été arrêtée en septembre 2020 dans la ville de Barranquilla et, depuis son lieu de détention, elle a révélé à Noticias Caracol les détails de ses contacts systématiques avec la Direction Nationale du Renseignement (DNI), qui avait 'clairement l’Opération Gédéon'.
La détenue a identifié un fonctionnaire nommé Franklin Sánchez comme l’agent de la DNI chargé de lui donner des indications pour assurer sa sécurité pendant la période d’entraînement des mercenaires dans plusieurs camps situés dans la localité de Riohacha.
Elle a assuré que le lien avec les services de renseignements colombiens était constant et étroit avec elle et le général vénézuélien déserteur Cliver Alcalá, qui a avoué publiquement sa participation aux complots, avant de se rendre à l’Administration de contrôle des drogues (DEA) des États-Unis.
D’après les éléments de preuve fournis par le Gouvernement vénézuélien, y compris les témoignages de mercenaires nord-américains capturés au cours des événements, l’incursion paramilitaire en Colombie a été organisée et exécutée par la société de sécurité américaine Silvercorp.
Propriété du vétéran des forces spéciales Jordan Goudreau, lié à l’administration de Donald Trump, Silvercorp a pris en charge les préparatifs de l’agression, et il a ajoué également un rôle fondamental sur la scène postérieure à l’opération.
Les termes de l’incursion terroriste et les responsabilités des parties impliquées dans le projet belliciste ont été consignés dans un contrat signé par Goudreau et des représentants de l’extrémisme d’opposition vénézuélien, dirigé par l’ancien député Juan Guaidó.
L’accord prévoyait en premier lieu l’élimination physique du premier dirigeant Nicolas Maduro et d’autres membres du haut commandement politico-militaire de la nation, dans le cadre d’un plan plus large visant à l’occupation militaire prolongée du pays par une armée privée.
En octobre 2020, Goudreau lui-même a révélé des liens de fonctionnaires proches du gouvernement des États-Unis avec l’opération Gédéon contre le Venezuela, en fournissant des informations sur ses contacts avec des fonctionnaires de l’administration Trump qui ont fait avancer le projet.