Bogotá, 5 mai (RHC) L’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union européenne (UE) ont appelé le gouvernement colombien à mettre un terme à la répression des manifestations dans le cadre de la grève nationale, qui a commencé le 28 avril dernier, et à garantir le droit de manifester.
Dans leur exhortation, les deux entités ont exprimé, séparément, leur préoccupation au sujet des corps de sécurité colombiens qui ont tué jusqu’à présent 19 personnes, selon le bilan de certaines organisations humanitaires allant jusqu’à 27 selon le Comité national du chômage, ainsi que des dizaines de blessés et de disparus.
L’ONU et l’UE ont appelé à l’ouverture d’une enquête sur les morts lors des manifestations et que les responsables soient punis.
"L’UE condamne les actes de violence qui portent atteinte aux droits légitimes de manifester, à la liberté de réunion et d’expression. Il est très important que ces droits soient respectés", a déclaré le porte-parole du service européen pour l’action extérieure, Peter Stano.
Stano a appelé à mettre fin à l’escalade de la violence et a exprimé la "confiance" de l’UE dans les institutions colombiennes pour "enquêter et mettre en prison les responsables de tous les abus et violations des droits de l’homme".
Le Bureau des Nations Unies pour les Droits de l’Homme a dénoncé mardi que les forces de sécurité colombiennes ont fait un "usage excessif de la force" lors de la vague de protestations qui a secoué le pays sud-américain.
Des responsables de la mission de cette agence des Nations Unies à Cali, l’une des villes où les incidents violents ont été les plus nombreux, "ont été témoins de l’usage excessif de la force par la police", a souligné lors d’une conférence de presse le porte-parole du bureau Marta Hurtado.
Les forces de sécurité "ont utilisé des balles réelles, ont battu des manifestants et ont procédé à des arrestations, dans le contexte d’une situation tendue et instable, a ajouté la porte-parole.
"Face à la situation extrêmement tendue, avec des soldats et des policiers déployés, nous appelons au calme et rappelons aux autorités leur responsabilité de protéger les droits de l’homme", a souligné la porte-parole, face à l’appel général à de nouvelles manifestations ce mercredi 5 mai.
La porte-parole a ajouté que les "défenseurs des droits humains ont également signalé qu’ils avaient été harcelés et menacés".
Selon le Défenseur du Peuple de Colombie, Carlos Camargo, dans la soirée de lundi, un fonctionnaire de l’entité, ainsi qu’un fonctionnaire du Bureau du Procureur chargé d’enquêter sur les irrégularités commises par des fonctionnaires, et trois défenseurs des droits de l’homme, ont été attaqués par la force publique alors qu’ils assistaient à des détenus à Cali.
Après l’annonce du retrait de la réforme fiscale dimanche, les mobilisations et les barrages se sont poursuivis dans les principales villes face à la répression conjointe de la police et de l’armée, Cali est l’une des villes où les manifestants ont le plus résisté aux attaques des forces de répression
Source Telesur