Bogota, 12 mai (RHC) Le Comité National de grève a convoqué aujourd’hui une manifestation massive suite à l’échec de la réunion entre les dirigeants de la protestation et le président de la Colombie, Iván Duque.
Le comité a appelé, par un communiqué, à intensifier la protestation pacifique dans le strict respect des normes de biosécurité, tout en appelant à la poursuite des couloirs humanitaires en solidarité avec les victimes de la violence policière et avec la population toujours active à Cali.
L’objectif est que le gouvernement entende les cris du peuple, modifie sa position et mette fin à la barbarie, afin de pouvoir s’occuper et négocier avec tous les secteurs sociaux et de la population qui se mobilisent, affirment les plus hauts dirigeants.
Au cours de la réunion de lundi, plusieurs des secteurs sociaux qui composent le Comité National de Grève ont rencontré le président Duque pendant quatre heures, 'lors d’une rencontre exploratoire où aucun accord n’a été trouvé', ont-ils dit.
Le collectif a assuré que lors de la rencontre ils ont exprimé 'clairement et jusqu’à satiété, l’exigence d’arrêter la violence étatique et paraétatique contre laquelle nous protestons depuis le 28 avril dernier'.
En outre, ils ont demandé la démilitarisation de la manifestation et la garantie de son exercice sans risquer la vie, l’intégrité physique ou la liberté.
Ils ont ajouté qu’à propos de cette exigence, le président, en tant que commandant général des forces armées, ne s’était pas engagé à mettre fin à la barbarie dont le monde entier est témoin.
'Nous lui avons dit que toute négociation éventuelle exigeait l’arrêt de la violence contre les personnes qui manifestent leur mécontentement', ont-ils souligné.
Et que, de manière urgente et particulière, il faudrait agir à Cali, en démilitarisant, en arrêtant les civils armés et en ouvrant un large espace de négociation avec tous les secteurs mobilisés dans la ville, face à laquelle le président ne s’est pas engagé non plus, a souligné le Comité national de grève.
L’organisation de défense des droits humains Temblores ONG (Tremblements) a révélé hier que 40 personnes ont été tuées par la police dans le contexte de la grève.
D’après Temblores ONG, à partir de 06:00, heure locale, du 28 avril dernier et 11:30 du 10 mai, au niveau national, au moins 1.956 cas de violence de la part de la force publique (sans compter les cas de disparitions) se sont produits.
Au cours de cette période, on a enregistré 313 victimes de violences physiques; mille trois arrestations arbitraires contre des manifestants, 418 interventions violentes; 28 victimes d’agressions oculaires, 129 cas de tirs et 12 cas de violences sexuelles lors de manifestations pacifiques.
Source Prensa Latina