ONU : Les marches contre Duque ne sont pas encouragées de l’extérieur de la Colombie

Édité par Reynaldo Henquen
2021-06-15 17:32:25

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Bogotá, 16 juin (RHC) L’ONU a déjoué la rhétorique de l’exécutif du président colombien, Iván Duque, selon laquelle les manifestations antigouvernementales massives sont encouragées de l’extérieur de la Colombie.

"Nous n’avons aucune preuve d’une quelconque participation extérieure au pays" qui pourrait influencer les mobilisations massives qui se produisent quotidiennement dans toute la Colombie contre la gestion du président Ivan Duque, a noté lundi Carlos Ruiz Massieu, délégué de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour ce pays sud-américain, lors d’une interview avec le média local Noticias Caracol.

Le fonctionnaire de l’ONU a clairement indiqué que ces mouvements se développent de manière tout à fait spontanée sans être téléguidés depuis l’extérieur des frontières de la Colombie. "Nous avons vu un mouvement très national, avec différentes expressions dans les rues", a-t-il souligné.

De cette manière, ses déclarations font fi de la rhétorique récurrente du Gouvernement colombien selon laquelle la source des mobilisations antigouvernementales doit être recherchée dans le pays voisin, le Venezuela.

La thèse selon laquelle la population colombienne est incitée depuis Caracas à soutenir les manifestations dans le cadre de la Grève Nationale, émane de la vice-présidente et ministre des Affaires Etrangères de Colombie, Marta Lucia Ramirez.

Selon Ramirez, le Venezuela est l’acteur extérieur qui a généré la crise sociale parmi les Colombiens, bien que la ministre omette que les données de l’ONU indiquent que la Colombie est le seul pays de la région à avoir encore un conflit armé interne depuis des décennies.

Les relations entre le Venezuela et la Colombie se sont considérablement détériorées ces dernières années. Bogota a soutenu les États-Unis dans leur décision de reconnaître le chef de l’opposition vénézuélienne Juan Guaidó, qui s’est autoproclamé en janvier 2019 ‘président par intérim de la République bolivarienne.

L’escalade des tensions s’est aggravée entre les deux pays au début du mois de mai 2020, lorsque le Gouvernement vénézuélien a dénoncé avoir démantelé une incursion mercenaire, appelée opération Gédéon, orchestrée par Washington et Bogota dans le but d'assassiner le président du Venezuela, Nicolas Maduro.

Le mécontentement social a éclaté le 28 avril contre les politiques néolibérales de Duque. À ce jour, la répression  contre les manifestants a fait 20 morts, selon le Bureau du Procureur général de Colombie.

Selon des allégations de la campagne « Défendre la liberté une affaire de toutes », une organisation de défense des droits humains, entre le 28 avril et le 4 juin, au moins 77 personnes ont été tuées lors des manifestations en Colombie, dont 34 par des agents antiémeutes.

Les données, qui ont été révélées le 6 juin, montrent qu’en un peu plus d’un mois de grève, au moins   personnes ont été arrêtées arbitrairement et 106 autres ont été victimes de violence sexiste.

Source Hispan TV



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