
Buenos Aires, 4 juil (RHC) L’ancien président brésilien Luis Inacio Lula Da Silva a appelé aujourd’hui à comprendre la nécessité d’une Amérique latine unie en tant que bloc tout en confirmant qu’il continuera à se battre pour rétablir la démocratie dans son pays.
Dans une longue interview exclusive avec le quotidien Página12, le leader politique a parlé de la situation chaotique que traverse le Brésil et le continent. Il a réaffirmé la nécessité d’unir les forces et, entre autres, a estimé que le président américain, Joe Biden, doit comprendre que l’Amérique latine a le droit de grandir.
Nous devons créer un bloc qui pense de manière économique, sociale, qui pense ensemble. Le monde est divisé en blocs et nous ne pouvons pas continuer à négocier séparément. L’Argentine unilatéralement avec l’Europe, la Bolivie seule, nous devons nous unir. Nous devons créer un bloc fort, comme nous le faisions avec l’Unasur', a déclaré l’ancien président.
Après avoir rappelé qu’il a vécu le moment le plus riche de l’Amérique latine, à l’époque des Kirchner (Néstor et Cristina),en Argentine ; d’Hugo Chávez, au Venezuela, d’Evo Morales,en Bolivie et de Rafael Correa,en Équateur, il a souligné qu’il s’agissait de moments d’une relation plus latino-américaine, d’une vocation plus Sud-Sud et cela a été démonté.
'Maintenant nous devons récupérer cela et il me semble que le président argentin Alberto Fernández joue un rôle très important', a souligné le dirigeant syndical, qui a déclaré que dans la politique étrangère Biden reste conservateur, en pensant que les États-Unis doivent être le phare du monde, qu’ils doivent lutter contre la corruption, qu’ils vont promouvoir la paix mondiale.
Biden doit comprendre que l’Amérique latine a le droit de se développer. Il n’est pas possible qu’en 500 ans, nous n’ayons aucun pays de la région qui soit hautement développé. Chaque fois qu’un gouvernement commence à améliorer les choses, un coup d’État le renverse. Le continent latino-américain doit se développer, a-t-il souligné.
Lula a estimé qu’il ne voit aucun assouplissement dans le discours nord-américain pour l’Amérique latine. C’est presque comme si c’était un discours de domination : Vous ne pouvez pas vous développer vous ne pouvez pas avoir de souveraineté. Vous ne pouvez pas vous développer ou quand vous commencez à le faire, nous envoyons un ambassadeur pour organiser un coup d’État. Vous le réalisez? , a-t-il dit.
Sur la situation dans son pays, il a souligné que le président Jair Bolsonaro sera vaincu, non pas par Lula, ni même par un autre candidat, mais par le peuple brésilien qui va le chasser du pouvoir, parce que, a-t-il ajouté, nous voulons la paix.
À un autre moment de l’entretien, l’ancien président a souligné qu’il ne changerait pas sa dignité pour sa liberté parce qu’il est innocent, en se référant à toute la guerre judiciaire et politique qu’il a affrontée.
'Aujourd’hui, je suis heureux parce que ce sont ceux qui m’ont accusé qui ont la tête basse. Je suis avec beaucoup de respect, sans haine, sans colère, les yeux tournées vers l'enjeu des élections présidentielles. Je n’ai pas encore décidé. Si je dois me battre, je le ferai pour gagner les élections, a-t-il déclaré.
Il a également souligné qu’au Brésil, la presse ne s’est malheureusement pas souciée de rapporter ce qui s’est passé. Elle a eu le souci de mentir contre le Parti des travailleurs et contre Lula pendant longtemps. Et voilà ce qu’ils ont obtenu : un fasciste à la présidence de la République.
'Je n’aurais jamais imaginé que le Brésil élirait comme président un génocidaire, un Facho qui n’aime pas les noirs ou les LGBTI. Il n’aime pas les syndicats, il n’aime pas les travailleurs, il n’aime pas les Indiens, il ne veut pas préserver notre forêt amazonienne', a-t-il déclaré.
Source Prensa Latina