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Brasilia, 1er octobre, (RHC)- L'ancien président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a affirmé que le président Jair Bolsonaro a détruit le Brésil.
Dans une interview accordée au quotidien italien, Lula a minimisé le risque d’un coup d’État mais il a quand-même prévenu que tout peut arriver dans le géant sud-américain.
«Il y a déjà eu un coup d'État en avril 2016, lorsque la présidente légitime Dilma Rousseff a été renversée par un impeachment qui n'avait aucune base, aucune preuve. Mais si je dois répondre à votre question, je ne le pense pas», a souligné Lula.
Il a déclaré que ceux qui dirigent actuellement le pays pourraient avoir du mal à quitter le pouvoir, ils s'y opposeront, mais dans ce cas, ce sera la grande majorité des Brésiliens, 77 %, qui s'opposera à un coup d'État, a-t-il dit.
Lula a également critiqué le récent discours de Bolsonaro lors de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.
«Bolsonaro est allé à l'ONU pour mentir. Une fantaisie. Il a décrit un Brésil qui n'existe que dans sa tête», a indiqué l’ancien président brésilien.
«Bolsonaro a parlé au nom de son public composé de milices et de néo-fascistes. Il pourrait dire à l'ONU une vérité que l'on constate tous les jours: 15 millions de chômeurs, 30 millions d'affamés».
Lula a insisté sur le fait que pendant son mandat de 2003 à 2011, l'économie était en croissance et le Brésil était respecté.
«Nous étions des protagonistes sur la question de l'environnement. Nous sommes partis la tête haute. Tout cela a été annulé par Bolsonaro. Il a simplement menti, comme toujours», a répété Lula, avant de le traiter de fou et de corrompu.
En ce qui concerne l'opération Lava Jato, qui a été désactivée, l'ancien dirigeant syndical a expliqué qu'avec ce groupe judiciaire, il y avait une stratégie claire derrière ce qui s'est passé et que les juges de la ville de Curitiba, dans le sud du pays, ceux qui luttent contre la corruption, avaient des contacts stables avec le secrétaire d’État américain à la Justice. «Il y a eu l'impeachment de Dilma, ils m'ont accusé, ils ont construit de fausses preuves, ils m'ont condamné. J'ai fini en prison. Mon choix : je savais que j'étais innocent, je devais rester pour le prouver. J'avais de la ténacité, de la force et, finalement, de la raison», a déclaré Lula.
Il a fait remarquer que s'il avait quitté le Brésil, il aurait été un fugitif. Sans Lula, la droite avait une voie claire vers la présidence", a-t-il souligné.
L'ancien chef d'État a retrouvé tous ses droits politiques après que le Tribunal fédéral suprême a annulé toutes ses condamnations en mars, un verdict qui lui donne la possibilité de se présenter au pouvoir en 2022.
Source: Prensa Latina