Le Mexique, 10 octobre (RHC) Le Mexique et les États-Unis ont supprimé par décret le Plan Mérida datant de l’ancien président Felipe Calderón (2006-2012), qui a exacerbé la violence et donné des arguments au crime organisé pour sa guerre intestine en cours.
Lors du dialogue de haut niveau présidé par le ministre des Affaires Étrangères du Mexique, Marcelo Ebrard, et son homologue des États-Unis, Antony Blinken, l’on a mis fin à un plan militaire en vertu duquel les États-Unis fournissaient une assistance avec des hélicoptères de combat et des armes.
En outre, il ouvrait la voie à l’impunité à la Drug Enforcemenet Adnministration (DEA), à la Central Intelligence Agency (CIA), à l’U.S. Agency for International Development (USAID) et, plus généralement, à la communauté du renseignement du pays voisin.
La réunion de haut niveau de cette semaine a beaucoup progressé à cet égard, mais l’expérience montre que des questions d’une telle complexité ne sont pas éliminées par décret, surtout lorsqu’elles impliquent des changements dans les structures des organismes concernés.
La proposition présentée par Ebrard et Blinken est claire et positive et, de ce point de vue, on pourrait dire que l’approche du gouvernement mexicain a prévalu. Elle consiste à mettre l’accent sur le social en créant des possibilités d’emploi pour éliminer le bouillon de culture qui nourrit les mafias.
Le nouveau plan Entente bicentenaire exprime indubitablement cet objectif dans sa composition, sans pour autant renoncer à des actions coercitives de type militaire et à la persécution financière des cartels pour les empêcher de survivre.
En termes très généraux, Blinken et Ebrard ont tous deux expliqué l’Entente du Bicentenaire de manière concordante. Sa base est constituée de trois piliers avec de nombreux ajouts. Le premier : protéger la santé et la sécurité dans les deux pays. Son complément est compliqué : investissements dans des opportunités économiques croissantes, notamment pour les communautés vulnérables et les régions. C’est l’élément central du dialogue pour donner aux travailleurs mexicains et américains ce dont ils ont besoin dans les conditions économiques actuelles.
Le deuxième pilier est la prévention de la traite transfrontalière et de la contrebande, en particulier des armes.
Bien que Blinken se soit engagé à traquer le trafic d’armes vendues de façon illicite aux États-Unis, il faudra attendre un plan à ce sujet qui n’est pas prévu dans la publication. Il n’y est pas question de la plainte mexicaine devant des tribunaux étasuniens contre 11 sociétés de distribution d’armes.
Le troisième pilier se concentre sur la poursuite des réseaux criminels transnationaux et il est le plus attaché aux vieux concepts de l’Initiative Mérida, même si dans ses compléments il inclut la bataille contre le blanchiment d’argent, le renforcement de la surveillance de l’utilisation des systèmes financiers par des gangsters et de la corruption dans les tribunaux.
Source Prensa Latina