Moscou, 20 octobre (RHC) Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participe aux pourparlers internationaux au format Moscou sur l'Afghanistan, auxquels assistent des représentants de 10 pays et une délégation des Talibans, à Moscou.
Le chef de la diplomatie russe a relevé les efforts des Taliban pour stabiliser l'Afghanistan, tout en soulignant les obstacles qu'il reste à surmonter. Pour Moscou, la communauté internationale doit se mobiliser pour prévenir une crise humanitaire.
Si la Russie ne reconnaît pas officiellement le gouvernement formé par les Talibans en Afghanistan, le temps est venu selon elle pour la reprise d'une aide humanitaire internationale à destination de ce pays. S'exprimant à l’0uverture des pourparlers internationaux ce 20 octobre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou prenait note des efforts de la nouvelle administration afghane pour stabiliser la situation militaro-politique et pour «ajuster les actions de l’appareil de l’Etat».
Le chef de la diplomatie a néanmoins souligné que «de nombreux groupes terroristes, en premier lieu Daesh et Al-Qaïda cherchent à profiter» de l'instabilité héritée du départ précipité cet été des forces militaires américaines et de la prise du pouvoir par les Taliban.
Or, selon Sergueï Lavrov, il existe «un réel risque» que ces activités terroristes ainsi que le trafic de drogue débordent sur le territoire des pays voisins.
Dans ce contexte, la Russie, par la voix de son chef de la diplomatie, s'est dite convaincue que le moment était venu pour la communauté internationale «de se mobiliser pour fournir une aide humanitaire financière et économique» et pour «empêcher une crise humanitaire et des exodes migratoires».
Crise humanitaire en vue, ces propos ont été tenus dans le cadre de discussions diplomatiques à Moscou avec les Talibans, au pouvoir en Afghanistan, auxquelles participent également une dizaine de pays dont la Chine, le Pakistan et l'Iran.
Ces discussions portent sur la situation politique et militaire du pays et sur les efforts pour prévenir une crise humanitaire. Selon l'AFP, le pays reste économiquement paralysé en raison du gel, depuis le retour des Taliban au pouvoir, de tous les avoirs du pays et des aides internationales qui maintenaient le pays sous perfusion.
Un tiers de la population afghane serait menacée de famine, selon les Nations unies. Sur le plan sécuritaire, la branche locale de Daesh, l'Etat islamique-Khorasan (EI-K), a revendiqué une série d'attentats destinés à déstabiliser «l'émirat» proclamé par les Taliban. Enfin, sur le plan politique, le gouvernement formé début septembre par les Taliban n'est reconnu par aucun Etat à ce jour. De grandes puissances parmi lesquelles la Russie et les Etats-Unis – qui ont dit ne pas pouvoir participer aux pourparlers qui ont lieu à Moscou – plaident pour la formation d'un gouvernement ouvert aux différents pans de la société afghane et attendent des efforts du groupe islamiste en ce sens.
Source Russia Today