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Brasilia, 9 nov. (RHC) L’ancien ministre de la Justice, Sergio Moro, a saisi la Cour Suprême du Brésil contre le témoignage du président Jair Bolsonaro dans le cadre de l’enquête sur son ingérence politique prétendue dans la Police Fédérale.
Sergio Moro a demandé au ministre Alexandre de Moraes, Rapporteur de l’enquête devant la Cour Suprême, de solliciter l’avis du Bureau du Procureur Général de la République (PGR) sur l’audience.
La déclaration de l’ancien militaire a été recueillie le 3 novembre dans la soirée, au Palais de Planalto, siège du Pouvoir exécutif en l’absence des avocats de Sergio Moro et des membres du Bureau du Procureur général de la République.
C’est là, la principale objection de Sergio Moro. La défense de l’ancien juge a commenté qu’il n’y a pas eu d’égalité face à la loi dans le traitement accordé au chef d’état.
« Les signataires de ce document s’attendaient à être informés de la date de l’audience… en gardant la même procédure adoptée lorsque l’ancien ministre Sergio Moro a donné son témoignage, en honneur de l’égalité procédurale », soulignent les avocats de l’ancien ministre de la Justice dans le document déposé devant la Cour Suprême.
Cependant, ont-ils souligné; la déclaration de Bolsonaro « a été recueillie lors d’une audience privée présidée par l’autorité policière dans l’horaire nocturne, sans la participation de cette défense et du procureur général de la République »
Le 12 octobre dernier, Alexandre De Moraes a encore prorogé de 90 jours l’enquête sur ce dossier.
L’enquête a commencé en avril 2020 après la démission de Sergio Moro, lorsqu’il a accusé le chef d’état d’ingérence politique dans l’autonomie de la Police fédérale, d’avoir demandé des rapports d’intelligence et des échanges dans la direction de la corporation.
Selon l’ancien magistrat, lorsque Bolsonaro a exigé le changement du chef de la police de Rio de Janeiro et la destitution de son directeur général à l’époque, Mauricio Valeixo, il cherchait à faire des obstacles au travail de la police.
Selon la plainte, ces pressions du président avaient pour objectif la protection de deux de ses fils, le Sénateur Flavio Bolsonaro et le conseiller Carlos Bolsonaro, qui font l’objet d’une enquête de police pour corruption présumée.
Le président brésilien nie avoir tenté d’entraver le travail de la police et affirme qu’il a seulement essayé d’échanger des personnes « de notre sécurité à Rio de Janeiro et officiellement je n’ai pas réussi ».
Il a admis avoir demandé des changements mais que Sergio Moro, aurait conditionné les remplacements à une vacance au sein de la Cour Suprême.
Source: Prensa Latina