Gabriel Boric élu président le plus jeune du Chili

Santiago du Chili, 19 décembre (RHC) Le candidat de la coalition de gauche Apruebo Dignidad (J’Approuve la Dignité), Gabriel Boric, est devenu aujourd’hui le plus jeune président élu du Chili, en remportant le second tour des élections de ce dimanche.

Boric, 35 ans, a remporté une victoire de plus de 11 points sur son rival, l’extrémiste de droite José Antonio Kast, du Front social-chrétien.

"Je serai le président de tous les Chiliens, de ceux qui ont voté pour moi, de ceux qui n’ont pas voté", a déclaré Boric lors d’un appel téléphonique télévisé avec le président sortant, Sebastian Piñera.

Boric est né le 11 février 1986 dans la ville australe de Punta Arenas, de la région de Magellan et de l’Antarctique chilienne.

En tant que dirigeant de la Fédération des étudiants de l’Université du Chili, il a mené, avec Camila Vallejo, Giorgio Jackson et Karol Cariola, les grandes manifestations qui ont secoué le pays en 2011 pour exiger une éducation gratuite, libre et de qualité.

Lors de l’explosion sociale de 2019 contre le modèle néolibéral, il a fait partie de l’Accord de paix qui a ouvert la voie à la rédaction d’une nouvelle constitution en remplacement de celle en vigueur depuis 1980.

Son programme de gouvernement prévoit de moderniser et de renforcer l’État, de changer le système actuel de pensions, qui permet de payer des retraites aux affiliés, d’augmenter les impôts sur les plus riches et de garantir un système de santé universel.

La relance de l’emploi, en particulier pour les femmes et les jeunes, l’annulation de la dette en matière d’éducation et le soutien aux petites et moyennes entreprises figurent également parmi ses priorités.

"Il est absolument clair pour moi que la stabilité aujourd’hui implique des changements, des changements progressifs, des progrès d’un échelon à l’autre, pour ne pas s’effondrer. Mais ce que nous ne pouvons pas faire, c’est continuer comme jusqu’à présent", a-t-il déclaré.

Le président élu du Chili, Gabriel Boric, a remercié la population pour son soutien lors du second tour des élections présidentielles.
"L’avenir du Chili a besoin de nous tous et j’espère que nous aurons la maturité de compter sur ses propositions. Nous saurons construire des ponts pour que nos compatriotes puissent vivre mieux (...) Les temps qui viennent ne seront pas faciles, nous devons faire face aux conséquences sociales, économiques et sanitaires", a indiqué le président élu.
Boric a également rappelé que le triomphe correspond également aux luttes populaires d’il y a des années, "je me sens héritier d’une trajectoire historique, qui depuis différentes positions ont cherché la justice, la défense des droits de l’homme et des libertés. Je serai le président de tous les Chiliens", a-t-il ajouté.
"Je veux vous dire que l’engagement ne doit pas être épuisé après l’élection, il doit être renforcé pendant notre gouvernement (...) Je remercie les personnes qui n’ont pas pu voter à cause du manque de transports publics. Un salut aux indépendants et aux mouvements sociaux qui luttent depuis des années pour un Chili différent", a déclaré Gabriel Boric.
Il a souligné l’importance de revendiquer les droits des secteurs populaires, ainsi que la défense de l’environnement et de la Convention constituante, laquelle compte sur la participation de plusieurs ethnies.
"Mon engagement est de protéger la démocratie tous les jours, une démocratie substantielle, dans laquelle les quartiers et les organisations sociales jouent le rôle principal, parce que sans les gens, il n’y a pas de démocratie (...) Les revendications pour la justice et la dignité sont toujours présentes chez les gens, nous avancerons lentement et fermement", a déclaré le président élu.
Évoquant la croissance économique, Boric a déclaré que celle-ci doit s’accompagner de politiques de lutte contre les inégalités sociales, "une croissance économique marquée par l’inégalité sociale a des pieds d’argile. Seule la cohésion sociale nous permettra de progresser vers un véritable développement durable", a-t-il ajouté.
"Le respect des droits de l’homme est toujours un engagement inébranlable. Nous ne pouvons jamais avoir un président qui déclare la guerre à son propre peuple. Aux victimes des droits de l’homme, nous disons : Nous ne nous lasserons pas de chercher la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition", a condamné Boric.

En même temps, le président élu a rappelé que la crise climatique sera transversale dans ses politiques pour assurer le développement des Chiliens, "la crise climatique n’est pas une invention, elle a un impact sur la vie des générations futures. Nous ne voulons plus de zones d’abattage et de projets qui détruisent notre Chili", a-t-il ajouté.

"Nous ne pouvons pas être indifférents quand nous voyons nos paysans sans eau. Dans Notre gouvernement, la priorité sera un développement respectueux de l’environnement (...) Les Administrations des Fonds des Pensions (AFP) qui gagnent des chiffres absurdes aux dépens de la population font partie du problème. Nous défendrons un système public, autonome, à but non lucratif et sans AFP", a déclaré Boric.

Source Prensa Latina