Bogotá, 23 janvier (RHC) Le Système Intégral pour la Paix a lancé un appel urgent au Gouvernement colombien pour qu’il favorise ou facilite le dialogue humanitaire entre les acteurs armés engagés aujourd’hui dans la recrudescence du conflit à Arauca.
«Ce qui se passe et les menaces qui se concrétisent contre la population exigent une réponse humanitaire qui décourage de nouvelles attaques contre la vie, la liberté et l’intégrité des habitants de ce territoire», a-t-il déclaré.
Il a rappelé que, depuis le 2 janvier, Arauca est de nouveau le théâtre d’affrontements entre des acteurs armés, notamment les dissidences dites des FARC et de l’Armée de libération nationale (ELN) et que Saravena, Tame, Fortul, Arauquita, Arauca capitale, et Cubará (Boyacá) sont les territoires les plus touchés.
«Au cours de ces vingt jours de 2022, au moins 34 homicides ont été commis; 269 dénonciations de déplacement forcé ont été reçues, avec environ mille personnes déplacées; deux enlèvements», a-t-il relevé.
L’on a fait état également de confinements de communautés autochtones, de menaces généralisées contre les dirigeants sociaux et les présidents des conseils d’action communautaire et de risques pour les personnes en cours de réinsertion, a-t-il ajouté.
Il a souligné que les préjudices subis par les dirigeants et les dirigeantes de la société se sont accrus et que les attaques directes contre eux semblent être une caractéristique spécifique du nouveau cycle de violence.
À cet égard, il a souligné que l’événement le plus récent était celui de la voiture piégée qui a explosé le 19 janvier dans la municipalité de Saravena, causant des dommages physiques aux bâtiments du terminal de transport et à d’autres endroits et ayant entraîné la mort d’une personne de surveillance.
«La détonation a également touché le bâtiment Hector Arilo, qui était apparemment la cible principale de l’attentat étant donné que des dirigeants de différentes organisations sociales du territoire s’y trouvaient, dont cinq ont été blessés», a-t-il expliqué.
Il a souligné que l’on commence à ressentir dans la région la répétition d’un scénario semblable à celui de 2005-2011, et l’aggravation de cette situation conduit à une réflexion sur les motifs et les conditions de la persistance de l’affrontement armé.
«L’abandon de l’État, la corruption, les problèmes fonciers et territoriaux, les économies illégales et une démocratie affaiblie entretiennent les situations de violence», a-t-il souligné.
Il faut dépasser les traitements symptomatiques, analyser les causes les plus profondes et ouvrir des espaces de dialogue pour les résoudre afin que des territoires comme Arauca ne continuent à vivre chaque décennie des avalanches de faits qui brisent les vies, entravent la coexistence et empêchent le développement de tout un territoire, a-t-il averti.
Il a également appelé les acteurs armés à respecter les Minimums Humanitaires, une stratégie née de la communauté araucane pour réclamer le respect de la vie et la réduction de l’impact du conflit sur la société civile.
Source Prensa Latina