Bogota, 3 février (RHC) Le troisième Sommet national des femmes et de la paix se tient depuis hier à Bogotá, la capitale de la Colombie,  avec la participation de Colombiennes de tout le pays et une analyse du faible niveau d’avancement de la mise en œuvre de l’Accord de Paix de La Havane.

Sous la devise En Mouvement pour faire avancer la Paix, cette alliance de huit organisations, réseaux et plateformes de femmes présentes dans toute la nation, analyse un bilan de la mise en œuvre de l’accord signé en 2016 et qui a mis fin au plus ancien conflit armé du continent.

Les participantes élaborent, à partir de là, des propositions avec les femmes colombiennes pour un agenda de paix et de sécurité humaine pour l’avenir.

«Cinq ans après sa mise en œuvre, l’accord entre l’État colombien et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple (FARC-AP) présente de graves retards dus à plusieurs facteurs», a souligné le collectif.

Il a notamment mentionné le manque de volonté politique du Gouvernement national, l’insuffisance des ressources financières, les obstacles d’ordre juridique à la mise en place des instances et l’absence de garanties de sécurité pour les dirigeants sociaux et les signataires de l’Accord de paix; entre autres.

Tout cela se déroule dans un contexte qui a favorisé le conflit social et politique dans lequel est plongé le pays avec la présence de nouveaux acteurs armés illégaux, l’aggravation des conditions de pauvreté et d’inégalité accentuée par la pandémie de  Covid-19, ainsi que la réponse répressive de l’Etat face à la protestation sociale, a ajouté.

Les femmes et les organisations membres du Sommet national des femmes et de la paix présenteront un aperçu du travail de plaidoyer et de suivi, de la voix des femmes, sur les progrès de la mise en œuvre de l’Accord, les alertes et les obstacles.

Ce panorama est nourri par le dialogue avec des femmes lors de rencontres régionales tenues en 2021 dans des zones comme Chocó, Meta, Antioquia et Caquetá, avec des effets au niveau national et l’incorporation d’apports d’autres bilans réalisés par diverses organisations.

La troisième édition, qui s’étendra jusqu’à demain, vise également à influencer les prochaines élections avec des propositions aux candidats qui prétendent relever les défis structurels auxquels la Colombie est confrontée en termes de paix avec justice sociale et protection pour toutes les femmes, a souligné.

La première rencontre du Sommet a réuni 500 femmes de tout le pays afin de soutenir le processus de paix entre le gouvernement de Juan Manuel Santos et les FARC-AP.

Deux propositions principales en sont ressorties, qui ont été suivies d’effet : «le fait de ne pas se lever du Bureau avant de parvenir à un accord» et «l’inclusion, la présence et la participation des femmes à toutes les étapes des négociations».

La deuxième version avait une approche pédagogique de la paix avec la participation de plus de 900 femmes de tout le territoire colombien.

Source Prensa Latina