Moscou, 7 février (RHC) Le président russe Vladimir Poutine, lors d’une réunion avec son homologue français Emmanuel Macron à Moscou, a souligné les efforts déployés par le dirigeant français pour trouver une solution à la crise interne ukrainienne et aux problèmes de sécurité.
"Je vois combien d’efforts le gouvernement français actuel et le président français déploient personnellement pour résoudre la crise liée aux garanties d’une sécurité égale en Europe dans une perspective historique sérieuse, ainsi que de résoudre les problèmes étroitement liés à la première partie, parmi lesquels figure la solution de la crise interne ukrainienne qui se déroule dans le sud-est du pays", a déclaré Poutine.
Le dirigeant russe a souligné que Moscou et Paris sont "conjointement préoccupés par ce qui se passe dans le domaine de la sécurité en Europe".
"Je tiens à te remercier pour le fait que la France participe toujours activement à la recherche de solutions de principe dans ce domaine", a souligné le président qui, au cours de la rencontre, a tutoyé son collègue de France. Macron, quant à lui, s’est adressé à Poutine par son nom.
Le président russe a également attiré l’attention sur le symbolisme de la réunion de ce lundi, qui marque le 30e anniversaire de l’adoption du traité sur les relations spéciales entre la Russie et la France.
"Il faut dire qu’au cours de toutes ces années, comme je viens de le mentionner, la France a participé activement à la solution des problèmes fondamentaux de la sécurité européenne", a-t-il ajouté.
Poutine a précisé qu’il se référait à la crise qui a suivi l’attaque de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud, à la signature des Accords de Minsk et aux réunions au format Normandie.
Le chef d’état a averti qu’il y avait beaucoup de sujets à discuter en format direct, mais les contacts entre lui et Macron n’ont jamais été interrompus, et de nombreuses questions avaient déjà été abordées dans des conversations téléphoniques.
Poutine a également fait remarquer qu’en onze mois l’année dernière, les échanges commerciaux entre la Russie et la France ont augmenté de plus de 70 % et que les gains réalisés sont à leur niveau d’avant la pandémie.
"Dans le domaine politique, nos collègues travaillent aussi assez activement", a ajouté le président russe.
Pour sa part, Macron s’est prononcé en faveur d’un dialogue sur la question de la sécurité européenne.
"Ce dialogue est nécessaire parce qu’il est le seul qui permette une véritable stabilité et sécurité pour le continent européen", a déclaré Macron, soulignant que la situation sécuritaire en Europe est préoccupante et exige que toutes les parties agissent de manière responsable.
Le président français a souligné qu’il attend avec impatience de discuter avec Poutine de la question de l’Ukraine, qui est importante pour toute l’Europe.
"Je pense que la conversation d’aujourd’hui pourrait ouvrir la voie à suivre, à savoir la détente", a ajouté Macron.
Pour sa part, l’ambassadeur français aux États-Unis, Philippe Etienne, a souligné que la France et l’Allemagne sont des médiateurs dans la crise du Donbass, et des membres du format dit de Normandie, dont font également partie l’Ukraine et la Russie.
À son tour, le porte-parole de l’agence, Farhan Haq, a annoncé que le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, se félicitait de la rencontre entre Poutine et Macron et espérait que cela contribuerait à désamorcer la situation concernant l’Ukraine.
"Le secrétaire général encourage tous les efforts de dialogue qui peuvent aider à désamorcer la situation", a déclaré Haq lors d’une conférence de presse lorsqu’il a été interrogé sur la réaction de Guterres à la réunion entre Poutine et Macron.
Les tensions autour de l’Ukraine ont été exacerbées ces derniers mois par l’accumulation de troupes russes près de la frontière ukrainienne, que l’Occident interprète comme la préparation d’une éventuelle invasion.
La Russie rejette ces soupçons, défend le droit de déplacer des forces à l’intérieur de son propre territoire comme elle le juge bon et accuse l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord de chercher des prétextes pour déployer davantage de matériel militaire à proximité des frontières russes.
Source Sputnik