La Havane, 1er déc. (RHC)- Le président colombien, Gustavo Petro, a présenté mercredi, au nom de l'Etat, des excuses aux victimes des massacres connus sous les noms de La Granja et El Aro en 1996 et 1997.
"Au nom de l'État colombien, je demande pardon aux victimes; l'État colombien reconnaît que les morts n'étaient les ennemis de personne, qu'ils étaient des gens humbles et travailleurs, qu'ils ont été tués parce qu'ils l'étaient, par le dessein du pouvoir, et que lors de leur mort à La Granja et El Aro, l'État était présent et complice du meurtre", a-t-il déclaré.
Lors de la cérémonie de reconnaissance de la responsabilité de l'État dans les massacres perpétrés dans les villages d'El Aro et de La Granja, municipalité d'Ituango (Antioquia), respectivement en 1996 et 1997, aux mains de groupes paramilitaires, il a souligné que l'État, par le biais de fonctionnaires publics, payés avec les impôts de la société colombienne, a ordonné les assassinats et voulu cacher les auteurs.
Devant les proches des victimes, réunis dans la maison de la Mémoire à Medellin, le président a évoqué l'arrêt rendu le 1er juillet 2006 par la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).
Cette cour a établi la responsabilité de l'État pour la torture et l'assassinat de villageois et pour l'absence d'enquête visant à clarifier ces événements et à punir les responsables.
Il a souligné qu'en tant que chef d'État, il fera tout son possible pour que les victimes soient indemnisées et que les actions de réparation, de justice et de vérité soient orientées vers le grand objectif de la paix et de la réconciliation de toute la société.
«La société colombienne sera meilleure si elle ne répète pas ce qu'elle a fait, et ne pas répéter ce qu'elle a fait implique la vérité, la justice et la réparation», a souligné le président.
Il a expliqué l'importance de ne pas oublier les lieux où ce type de violence s'est produit et il a demandé qu'ils soient transformés en espaces de mémoire pour les victimes.
Il a indiqué qu'une partie de la compensation pour les victimes est que les lieux où ils ont vu mourir leurs proches, où tant de douleur a eu lieu, deviennent de l'art, de la beauté et de la culture.
Gustavo Petro a dévoilé les plaques commémoratives portant les noms des victimes, qui seront placées dans les villages de La Granja et d'El Aro.
Source: Prensa Latina