La Havane, 4 février, (RHC)- Alors qu'un ballon soupçonné par les Etats-Unis d'être un espion chinois survole l'Amérique du nord actuellement, Beijing a appelé à ne pas émettre de conjectures.
Les Etats-Unis et le Canada traquaient ce 3 février au moins un ballon volant au-dessus de l'Amérique du nord, suspecté d'être un ballon espion chinois.
L'épisode, qui ravive les tensions entre Washington et Pékin, survient à deux jours d'une visite prévue du chef de la diplomatie nord-américaine Antony Blinken en Chine. Interrogé, le département d'Etat a refusé de dire si l'incident remettait en cause cette visite, une première depuis 2018.
A Beijing, le gouvernement chinois a assuré qu'«une vérification est en cours» au sujet de ces informations. Cependant, «émettre des conjectures et monter les choses en épingle avant même que les faits ne soient établis ne contribue pas à parvenir à une résolution appropriée du dossier», a mis en garde devant la presse une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning. «En tant que pays responsable, la Chine a toujours strictement respecté le droit international et n'a aucune intention de violer le territoire et l'espace aérien d'un Etat souverain», a-t-elle affirmé, appelant à «gérer ce dossier avec sang-froid et prudence».
A la demande du président Joe Biden, le Pentagone a envisagé d'abattre le ballon mais la décision a été prise de ne pas le faire en raison des risques posés par d'éventuels débris pour les personnes au sol, a fait savoir un haut responsable de la Défense des États-Unis, qui a requis l'anonymat.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a dénoncé une «action déstabilisatrice» d'une Chine qui «méprise de façon éhontée la souveraineté des Etats-Unis». Il a appelé Joe Biden à «ne pas rester silencieux».
Le déplacement d'Antony Blinken en Chine, prévu pour les 5 et 6 février, doit constituer la première visite dans le pays d'un secrétaire d'Etat américain depuis octobre 2018, au moment où les deux superpuissances cherchent à éviter que les vives tensions qui les opposent ne dégénèrent en conflit ouvert.
Parmi les nombreux sujets de contentieux figurent Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire, et les activités de la Chine en Asie du Sud-Est. Aux Philippines, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, a justement signé le 2 février des accords visant à y renforcer la présence militaire nord-américaine face à la Chine.
Source : Russia Today