Santiago du Chili, 21 février (RHC) Il va falloir encore attendre avant que la justice chilienne se prononce sur les causes du décès de Pablo Neruda, mort en 1973 quelques jours après le coup d'État militaire d'Augusto Pinochet.
Communiste, proche du président Salvador Allende, le poète souffrait d'un cancer de la prostate. Pendant 40 ans, la version officielle a affirmé qu'il avait succombé à la maladie. Mais en 2011, son chauffeur a affirmé qu'il avait été empoisonné. Mercredi 15 février, la juge en charge de l'enquête a reçu une nouvelle expertise contenant des informations cruciales.
Des experts chiliens et internationaux étaient chargés d'établir si la bactérie mortelle retrouvée dans une molaire de Pablo Neruda en 2017 par un autre groupe d'experts était présente dans son corps avant son décès ou si elle s'est infiltrée après sa mort.
Le neveu de Pablo Neruda, Rodolfo Reyes, également avocat et qui a eu accès à l'expertise, a affirmé cette semaine que la bactérie était bien présente dans le corps du poète au moment de sa mort et que, par conséquent, la contamination n'a pas pu se faire après le décès. Sa famille conclut alors qu'il a été empoisonné avec une arme biologique.
Mais ce troisième rapport ne sera pas rendu public, ou du moins pas pour l'instant. Car désormais, c'est à la justice chilienne de faire son travail : « étudier et réviser » toutes les expertises réalisées ces dernières années, avant de se prononcer sur les causes du décès.
Paola Plaza est la juge en charge de l'enquête. « Le tribunal ne peut pas se baser seulement sur une preuve quand il existe tout un ensemble d'antécédents qu'il faut évaluer un par un et ensuite dans leur ensemble », explique-t-elle.
Du fait de l'ancienneté des faits, le cas Neruda est encadré par l'ancien système judiciaire chilien qui maintient secrète toute la procédure. Raison pour laquelle aucun expert n'a pu se prononcer publiquement sur les conclusions de cette dernière expertise. (Source RFI)