La Havane, 16 mars (RHC)- Une crise diplomatique a éclaté entre Quito et Buenos Aires mardi, après la fuite au Venezuela d'une ancienne ministre équatorienne de l’ambassade de l’Argentine en Équateur où elle s'était réfugiée il y a plus de deux ans.
L'Equateur a déclaré "persona non grata" l'ambassadeur d'Argentine à Quito, Gabriel Fuks.
Quelques heures plus tard, l’Argentine expulsait l’ambassadeur d’Équateur à Buenos Aires, Xavier Monge.
L'ancienne ministre équatorienne des Transports et des Travaux publics, Maria de los Angeles Duarte Pesantes, "s'est présentée à l'ambassade d'Argentine à Caracas" mardi, sans préciser comment elle était arrivée là, avait annoncé plus tôt le ministère des Affaires étrangères argentin.
Le chef de la diplomatie argentine, Santiago Cafiero, a fait savoir que Mme Duarte Pesantes s'était "échappée" de l'ambassade "sans que le personnel en ait connaissance".
L'ancienne ministre s'était réfugiée avec son fils mineur dans l'ambassade argentine à Quito en août 2020, après avoir été condamnée à huit ans de prison pour corruption par la justice équatorienne.
Elle avait été condamnée, au même titre que l'ex-président équatorien Rafael Correa en exil en Belgique -- et d'autres anciens responsables gouvernementaux, pour son rôle présumé dans un montage de près de 7,6 millions de dollars en pots-de-vin en échange de contrats avec l'Etat, selon le bureau du procureur.
En décembre 2022, l'Equateur a refusé d'accorder un sauf-conduit à l'ex-ministre qui lui aurait permis de quitter le pays et de rejoindre l'Argentine, où l'asile lui a été octroyé.
"Le gouvernement argentin a été surpris et profondément attristé par la décision du gouvernement équatorien d'aggraver le désaccord existant sur la situation de Maria de los Angeles Duarte au point de nuire aux relations bilatérales", a réagi mardi soir le ministère argentin des Affaires étrangères.
"Il n'existe aucune norme internationale qui obligeait les autorités diplomatiques argentines à exercer une garde sur Duarte. Cette situation temporaire ne changera rien à notre profonde appréciation du peuple équatorien", a poursuivi le ministère argentin.
"Regrettant donc la décision incompréhensible du gouvernement équatorien de demander le retrait d'Equateur de l'ambassadeur Gabriel Fuks, il a été décidé d'adopter la même situation de notre côté en ce qui concerne l'ambassadeur équatorien en Argentine", a-t-il ajouté.
L'ex-président socialiste Rafael Correa et ses collaborateurs de l'époque rejettent unanimement les décisions de la justice équatorienne et affirment, de leur côté, être l'objet d'une persécution politique.
Sources : AFP, Russia Today et TeleSur