AMLO et Petro proposent de s’attaquer aux causes du fléau de la drogue
La Havane, 11 septembre, (RHC).- Les présidents de la Colombie et du Mexique, Gustavo Petro et Andrés Manuel Lopez Obrador ont plaidé cette fin de semaine pour s’attaquer aux causes du fléau de la drogue.
"Nous ne devons pas penser uniquement en termes de mesures coercitives. Nous devons mettre en avant le critère selon lequel la paix est le fruit de la justice. Nous devons d'abord lutter contre la pauvreté et les inégalités" a souligné le président mexicain lors de la cérémonie de clôture de la conférence latino-américaine et caribéenne sur les drogues, qui s'est tenue à Cali.
"Ce que je propose, c'est d'avoir une voix différente et unifiée qui défende nos sociétés, notre avenir et notre histoire, et de cesser de répéter un discours qui a déjà échoué", a déclaré de son côté le président Gustavo Petro.
Le président colombien a rappelé qu'il y a 50 ans, au palais de la Moneda, à Santiago du Chili, le président Salvador Allende a été assassiné "parce qu'il avait une illusion et qu'il avait fait espérer à son peuple la justice sociale, ce qui a marqué la fin d'un chemin sur lequel nous revenons aujourd'hui".
Il a qualifié de génocide les conséquences de la politique officielle de guerre contre la drogue.
"Nous avons vécu cette expérience pendant 50 ans, une expérience sanglante et féroce, et elle se répète depuis quelques décennies dans d'autres pays comme le Mexique. Par conséquent, le fait que la Colombie et le Mexique soient les organisateurs de cette réunion a peut-être un sens, une valeur sur la planète Terre, dans l'humanité".
Il a ajouté que la bonne façon de s'attaquer au problème n'est pas de réduire l'offre, mais de réduire la demande de drogues. "Chaque dollar investi dans la réduction de la demande aide la famille à éviter la dépendance. Chaque dollar qui va à l'hôpital public, aux médecins, à la santé mentale, aux psychologues, aux jardins d'enfants, à la création d'amour, contribue à réduire la demande de drogues".
Si nous revoyons l'histoire récente de l'Amérique latine, a-t-il ajouté, nous verrons "des présidents et des hommes politiques qui ont été emprisonnés et condamnés pour leurs relations avec le trafic de drogue, et dans tous nos pays, nous constaterons qu'ils ont tous répété le discours officiel de la guerre contre la drogue".
AMLO a, quant à lui, présenté cinq propositions. Premièrement, rechercher des investissements à l’intérieur des pays et auprès des organisations financières internationales pour renforcer l'activité productive des campagnes, afin de remplacer les semailles de marijuana et de pavot, entre autres, par du maïs, des haricots, du café et des millions d'arbres fruitiers et d'arbres à bois. Deuxièmement, ne plus jamais permettre le pillage des ressources naturelles de nos pays. La corruption est plus qu'une pandémie, c'est un fléau qu'il faut bannir.
Dans notre cas, rien n'a plus nui au Mexique que la malhonnêteté de ses dirigeants et de l'oligarchie. De même, promouvoir le développement avec le bien-être en se basant sur le principe : pour le bien de tous, en premier lieu des pauvres. En outre, il faut éviter la désintégration des familles et s'occuper des jeunes pour les empêcher de rejoindre des gangs criminels. AMLO a également appelé les pays de la région à participer à la lutte contre la pandémie de fentanyl à laquelle sont confrontés les États-Unis : "Aider de toutes les manières possibles. Bien sûr, nous devons le faire dans le respect de notre souveraineté, mais aussi dans le but de nous attaquer à la racine du problème. Car il ne s'agit pas d'éliminer le fentanyl ; s'il est consommé, c'est que quelque chose ne va pas dans cette société", a conclu le président mexicain.
Source : Sputnik news