La culture de coca et la production de cocaïne en 2022 battent un nouveau record en Colombie

Édité par Reynaldo Henquen
2023-09-13 08:35:05

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La Havane, 13 septembre, (RHC)-  L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a fait savoir ce lundi que La Colombie a battu en 2022 un nouveau record de production de cocaïne, ainsi que de cultures de coca.

Selon un rapport de cette agence, les cultures de feuilles de coca ont augmenté de près de 13% en 2022 par rapport à l’année précédente.

La production de drogues a elle aussi notablement augmenté en 2022, principalement à destination des Etats-Unis et de l'Europe. Elle est passée de 1.400 tonnes de cocaïne à 1.738 tonnes.

Ainsi, la Colombie reste de loin le plus grand cultivateur de feuilles de coca au monde, devant le Pérou et la Bolivie. Les Etats-Unis, qui ont historiquement financé la guerre contre la drogue, sont les premiers consommateurs de la cocaïne colombienne.

Ces nouveaux chiffres alarmants sont publiés alors que le président de gauche Gustavo Petro (élu à l'été 2022) n'a de cesse de dénoncer "l'échec" de la guerre contre la drogue et des politiques de répression totale mises en œuvre par ses prédécesseurs conservateurs et libéraux.

Ce week-end, lors du sommet latino-américain à Cali (sud-ouest) consacré au sujet,  Gustavo Petro a répété le même constat, à l'unisson de son homologue mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador. La Colombie et le Mexique sont "les plus grandes victimes" de cette guerre, ont affirmé les deux chefs d'Etat.

"La politique appelée guerre contre les drogues a échoué. Elle ne sert à rien", a jugé le président Petro, soulignant que la répression ne contribue qu'à enrichir les mafias et à aggraver la violence, sans attaquer les problèmes de fond que sont la consommation dans les pays riches et la pauvreté en Amérique latine dont profitent les narcotrafiquants.

Lors de ce sommet, qui a réuni les représentants d'une vingtaine de pays d'Amérique latine et des Caraïbes, le président mexicain a également appelé à "s'attaquer aux causes" pour lesquelles des jeunes rejoignent les cartels du narcotrafic, comme le chômage, les faibles rémunérations et le mauvais accès à l'éducation.

Dans la foulée de ce constat, la Colombie se prépare à adopter ces prochains jours une nouvelle politique contre le narcotrafic, visant à la fois au démantèlement et la réduction de l'influence des organisations criminelles, avec le maximum de saisies. Et à "stimuler en parallèle la transformation des territoires par la promotion d'économies licites et alternatives en faveur de la partie la plus faible de la chaîne de production", à savoir les petits paysans.

Cette politique a été élaborée en concertation avec "2.700 leaders sociaux et 274 organisations communautaires touchées par ce fléau", qui seront ainsi "pour la première fois les protagonistes d'une politique d'Etat", selon le gouvernement.

"Nous donnons la priorité à la lutte contre les grands acteurs (du narcotrafic) et non contre les paysans pauvres, dont le seul moyen de subsistance est la culture de la coca, puisque l'Etat ne leur a pas donné la possibilité de survivre en cultivant des produits licites", a expliqué le ministre de la Défense colombien, Ivan Velasquez.

 

Source : AFP



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