La Havane, 12 octobre, (RHC)- Nada Al-Nashif, Haute-commissaire adjointe aux droits de l’homme, a exprimé sa préoccupation face à la détérioration continue et généralisée de la situation des droits de l’homme en Haïti et son impact sur la région. L'ampleur de la violence armée, qui s’est aggravée depuis l’assassinat du Président Moïse en juillet 2021, touche désormais toutes les communes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, y compris celles qui étaient considérées comme sûres jusqu'à récemment, et s’étend aux régions voisines, a-t-elle précisé.
Les gangs défient l'autorité de l’État à une échelle sans précédent, ayant accès à des armes à feu sophistiquées de haut calibre et à des munitions introduites en Haïti ; ils commettent des attaques brutales contre la population, y compris des meurtres, des mutilations et des enlèvements. Ces actes se déroulent en toute impunité, détruisant toute perspective de stabilité et sapant le tissu social haïtien, a déploré la Haute-Commissaire adjointe. Entre le 1er janvier et le 30 septembre 2023, 5599 cas de violence liée aux gangs ont été enregistrés, dont 3156 meurtres, 1159 blessés et 1284 enlèvements, a précisé Mme Al-Nashif. Le cycle de la violence ne s'arrêtera jamais sans l’obligation de rendre des comptes, a-t-elle insisté, faisant observer qu’un nombre important de membres de la police nationale seraient associés à des gangs.
La forte détérioration de la situation humanitaire sur le terrain est une autre source de préoccupation du Haut-Commissariat, a en outre souligné Mme Al-Nashif. Outre le rétablissement de la sécurité dans le pays, elle a préconisé de s’attaquer aux causes profondes de la crise ; de soutenir le rétablissement rapide et durable des institutions de l’État ; de procéder à une réforme profonde du système judiciaire et pénitentiaire ; et d’investir d’urgence dans le développement socioéconomique. Elle a estimé que l’organisation d’élections sera cruciale pour rétablir la confiance dans les institutions de l’État.
Source : ONU infos