La Havane, 11 décembre, (RHC)- Le flambant président de l’Argentine, Javier Milei, a annoncé dimanche un rajustement économique draconien dans son discours d’investiture.
"La seule option possible à la situation actuelle est un ajustement qui pèse de tout son poids sur l'Etat et non sur le secteur privé", a-t-il lancé.
Sur une scène installée devant le Congrès au style des États-Unis, et devant des milliers de personnes, le leader de La Liberté Avance a une nouvelle fois fustigé le kirchnerisme (partisans de Néstor Kirchner et de Cristina Fernández) et annoncé des coupes sombres et la mise en œuvre de mesures qui nécessiteront "des efforts suprêmes et des sacrifices douloureux", a-t-il reconnu.
"Nous savons que ce sera difficile. Le contexte est critique et d'urgence. Nous n'avons pas d'alternative et nous n'avons pas le temps. Nous ne recherchons ni ne souhaitons les décisions difficiles que nous prendrons dans les semaines à venir. À court terme, la situation va s'aggraver, mais nous en verrons ensuite les fruits", a-t-il déclaré.
Il a également annoncé qu'il y aurait un ajustement fiscal dans le secteur public national de cinq points du PIB "qui retombera presque entièrement sur l'État".
Il est nécessaire d'assainir le passif porteur d'intérêts de la Banque centrale. Ainsi, nous mettrons fin à l'émission de monnaie et donc à la seule cause de l'inflation. Cependant, étant donné que la politique monétaire agit avec un décalage de 18 à 24 mois, nous continuerons à en payer le coût, a-t-il dit.
Il y aura de la stagflation (stagnation économique avec augmentation du chômage et de l'inflation), mais c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour commencer la reconstruction de l'Argentine, a-t-il ajouté.
Il a également blâmé le gouvernement du président Alberto Fernández pour les problèmes auxquels le pays est confronté, sans reconnaître l'impact de la dette de plus de 45 milliards de dollars contractée auprès du FMI par l'un des invités à l'événement, l'ancien président Mauricio Macri.
"Nous nous battrons pour éradiquer l'inflation. Pour qu'il y ait un gradualisme, il faut un financement et malheureusement il n'y a pas d'argent. Il n'y a donc pas d'alternative à l'ajustement et au choc. Cela aura un impact négatif sur le niveau d'activité, l'emploi, les salaires réels, le nombre de pauvres et d'indigents", a-t-il déclaré.
Il a pourtant promis que la situation commencera à s’améliorer après l’ajustement macroéconomique.
Le nouveau président a également fustigé les manifestations sociales, déclarant que "ceux qui bloquent les rues ne sont pas payés".
"Il y a deux ans, Victoria Villarruel (vice-présidente) et moi-même sommes entrées dans cette maison (le Congrès) en tant que députées. On nous a dit que nous ne pouvions pas parce que nous n'étions que deux. La victoire au combat ne dépend pas du nombre de soldats, mais des forces qui viennent du ciel", a-t-il conclu.
Source : Prensa Latina