La Havane, 14 juin, (RHC)- Salim Lamrani, essayiste français, Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l'Université Paris-Sorbonne et grand connaisseur des relations entre La Havane et Washington, a qualifié le blocus que les États-Unis infligent à Cuba depuis plus de 60 ans, d’atteinte à la souveraineté du peuple cubain.
«Cette politique de Washington contrevient aux principes élémentaires du droit international», a souligné Salim Lamrani dans une interview accordée à l’agence Prensa Latina.
Salim Lamrani a souligné que la position des États-Unis manque de légitimité même en temps de guerre, car si elle a un impact sur tous les secteurs de la société cubaine, elle le fait de manière particulière dans des domaines tels que la santé et l'alimentation, en nuisant avant tout à la population vulnérable, c'est-à-dire les personnes âgées, les enfants et les malades.
«Il n'est pas non plus acceptable d'adopter des lois extraterritoriales ou rétroactives, telles que les lois Torricelli et Helms-Burton, qui font partie d'un ensemble de sanctions contre le pays des Caraïbes visant à modifier son système politique et socio-économique, ce qui constitue une atteinte à sa souveraineté et à son autodétermination», a-t-il insisté.
L’intellectuel français a d’autre part regretté que le président Biden maintienne les plus de 240 mesures coercitives adoptées contre Cuba par son prédécesseur à la Maison Blanche, Donald Trump.
«La seule action du gouvernement actuel a été de placer Cuba sur la liste des pays qui ne collaborent pas à la lutte contre le terrorisme, ce qui est un scandale si l'on tient compte du fait que Cuba représente depuis 1959 la principale cible du terrorisme en Amérique Latine, provenant principalement des États-Unis », a souligné Salim Lamrani.
L'intellectuel français a exhorté le président Biden à respecter le droit international, le droit souverain du peuple cubain à choisir son propre destin et la volonté majoritaire de la communauté internationale et des citoyens nord-américains eux-mêmes en faveur de la levée des sanctions.
Dans ses déclarations à Prensa Latina, Salim Lamrani a signalé qu'au cœur du différend se trouve le fait que les États-Unis refusent d'accepter la réalité d'une Cuba souveraine et indépendante après plus de six décennies de Révolution.
«C'est une pathologie dont la Maison Blanche est incapable de se guérir. Tous les éléments rhétoriques brandis par Washington pour justifier son hostilité ne résistent pas à l'analyse. La réalité est que les États-Unis n'ont pas encore digéré le triomphe de la Révolution cubaine de 1959 et qu’ils espèrent pouvoir récupérer l'île et la placer à nouveau dans leur zone d'influence», a-t-il déclaré.
Pour le spécialiste des relations américano-cubaines, la première puissance mondiale veut faire comprendre que la revendication du droit à une indépendance totale a un prix.
Et à la fin de ses déclarations il a cité José Marti, notre Héros national.
«José Martí avait prévenu en son temps en soulignant que la liberté est très chère et qu'il faut se résigner à vivre sans elle ou décider de l'acheter pour son prix».
Source: Prensa Latina