Buenos Aires (RHC) - Cuba aspire à atteindre les cinq millions de visiteurs d’ici la fin de l’année prochaine, chiffre qui était proche d’être atteint en 2018 et 2019, a déclaré dans une interview avec l’Agence Spoutnik la conseillère de l’Office de Tourisme de Cuba pour le Cône Sud, Janet Ayala.
"Nous sommes convaincus que 2023 est l’année de la reprise et que nous atteindrons les cinq millions de touristes", a déclaré la fonctionnaire.
L’île, consciente que le tourisme est un secteur stratégique pour le développement du pays, constate une augmentation progressive des visites qu’elle reçoit cette année, avec près d’un million de touristes au cours de cette 2022.
Cuba ne renonce pas, pour cette raison, "à arriver à la fin 2022 avec 2,5 millions de visiteurs, soit 50% de ce qu’elle a reçu jusqu’en 2019", a déclaré la conseillère du Tourisme à l’Ambassade de Cuba à Buenos Aires.
Dans le cas de l’Argentine, le flux touristique actuel représente la moitié des départs vers Cuba en 2019, avec plus de 12000 visites.
"C’est une reprise progressive qui nous permettra d’arriver à décembre avec près de 25000 ou 30000 visiteurs argentins", a prédit Ayala.
Avant la pandémie, l’île comptait entre 4,7 et 4,9 millions de visiteurs étrangers en 2018 et 2019.
"On pouvait entrevoir qu’en 2019, nous allions atteindre les cinq millions de touristes, mais à la fin de cette année-là, le président américain Donald Trump [2017-2021] a adopté une série de mesures pour étouffer le tourisme cubain", a déclaré Ayala.
Entre autres décisions, le Gouvernement des États-Unis a interdit les voyages de croisière sur l’île, qui comptaient plus de 800000 visiteurs par an, et a limité les vols réguliers.
"Un groupe de compagnies aériennes américaines qui volaient sur Cuba, et qui transportaient des Cubains résidant aux États-Unis, ont également été limitées", a rappelé la conseillère.
Les Américains sont interdits par la loi de faire du tourisme à Cuba, et bien qu’ils arrivassent par d’autres voies, "avec toutes ces restrictions, le nombre de visiteurs de ce pays s’est réduit au minimum", a-t-elle fait remarquer.
La pandémie de COVID-19, qui a commencé en mars 2020, a entraîné une perte des flux touristiques, comme cela s’est produit dans de nombreux pays.
"Le tourisme est un moteur du reste des secteurs de l’économie parce que différents processus s’enchaînent, et justement la réduction du tourisme a un impact sur les plans de développement économique du pays et sur la répartition des ressources sur la base de tous les projets soutenus par le pays, comme la santé et l’éducation", a soulevé Ayala.
Pour tenter de récupérer ces segments du marché, Cuba a réagi par une refonte de ses plans d’investissement, ce qui a conduit à rénover des hôtels, mettre en œuvre des avancées technologiques, capitaliser l’infrastructure touristique, et étendre la connectivité numérique avec des réseaux de données 4G.
Progressivement, les voyagistes et les compagnies aériennes avec lesquels nous travaillions, et même de nouvelles, comme c’est le cas Aerolíneas Argentinas, qui a commencé à voler sur La Havane le 4 " ont rejoint la destination Cuba, a déclaré la conseillère.
Une fois les frontières ouvertes, les visites sur l’île ont repris, mais le principal obstacle rencontré par Cuba pour développer son potentiel touristique est la limitation des liaisons aériennes.
"Les compagnies aériennes n’ont pas repris les mêmes fréquences, parce qu’elles ont moins de capacité qu’en 2019, ou parce qu’elles ont acquis ou ont un système de relation avec les États-Unis et sont empêchées de voler vers l’île", a déclaré la représentante du gouvernement cubain.
Le Canada est un marché essentiel pour Cuba, avec plus d’un million de visiteurs par an, dont 80 % ont aujourd’hui récupéré.
Viennent ensuite l’Espagne, l’Italie et la France, tandis que l’Argentine se classe au 10e et 11e rang des principaux marchés émetteurs, avec 99000 visiteurs au cours des deux dernières années.
Pour compenser la perte du marché américain, la gestion actuelle cherche à encourager des marchés émetteurs de touristes, mais qui se réveillent aujourd’hui et négocient pour entrer dans l’île, comme la Chine et la Turquie", a expliqué la conseillère.
La seule condition pour entrer à Cuba est d’avoir un passeport avec le visa de tourisme correspondant, en plus d’une assurance voyage, sans qu’il soit nécessaire de présenter un PCR ou une carte de vaccination contre le COVID-19. (Source Spoutnik)