Le Cap, 2 juin (RHC) Le premier vice-ministre cubain des Affaires étrangères, Gerardo Peñalver Portal, a appelé vendredi à un nouvel ordre mondial multilatéral où prévalent la solidarité, la coopération et l'intégration entre les nations.
S'exprimant lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays Amis des Brics, le diplomate a souligné qu'il s'agit d'une exigence historique qui unit le G77 et le groupe des Brics.
L'ordre actuel, héritier du colonialisme, a-t-il expliqué, repose sur des règles, des institutions et des systèmes commerciaux et financiers qui tendent à perpétuer les avantages pour les anciennes puissances coloniales et à restreindre les opportunités pour le reste des nations.
Cela tend à conduire à la situation actuelle de crise économique, dont l'impact est plus important sur les pays en développement, dont les chances de redressement et de progrès sont de plus en plus inaccessibles, a-t-il ajouté.
Les pays du groupe Brics, a poursuivi le diplomate, peuvent et doivent contribuer de manière significative à la réforme nécessaire du système financier international actuel, qui est profondément injuste, antidémocratique, spéculatif et exclusif.
Au XXIe siècle, a rappelé Peñalver, on continue à nous imposer des institutions obsolètes héritées de la guerre froide et de Bretton Woods, très éloignées de la configuration internationale actuelle, et conçues pour profiter des réserves du Sud, perpétuer le sous-développement et le déséquilibre, et reproduire leur schéma colonialiste moderne.
En ce sens, a-t-il ajouté, le lancement de la nouvelle banque de développement des Brics pourrait constituer une alternative importante pour le Sud.
De même, l'augmentation du nombre de membres de la banque accroîtrait son influence internationale, tandis que son développement institutionnel contribuerait à mobiliser des financements et à aider les pays du Sud à atteindre les objectifs de développement durable, a-t-il ajouté.
Dans son discours, Peñalver a souligné l'initiative des pays des Brics de mettre en œuvre un mécanisme de réserves de change à large assise, qui garantirait la certitude et la stabilité au Sud, ainsi que l'établissement de lignes de crédit mutuelles en monnaies locales.
Si ce mécanisme était étendu à d'autres pays, ce processus contribuerait à atténuer les graves déséquilibres du système monétaire actuel, qui maintient le dollar comme instrument de pression et comme arme pour imposer des mesures coercitives unilatérales, a souligné le diplomate cubain.
Le G77 et les Brics prônent l'utilisation de la science, de la technologie et de l'innovation comme moteurs du développement durable, a-t-il poursuivi.
Dans cet esprit, Cuba a appelé à la tenue d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement du G77 et de la Chine cette année sur les défis actuels du développement et le rôle de la science, de la technologie et de l'innovation dans ce contexte, qui aura lieu à La Havane les 15 et 16 septembre.
Dans son discours, Peñalver a indiqué que Cuba est favorable à un éventuel élargissement de la composition des Brics. Cela contribuerait, selon lui, à renforcer le multilatéralisme, l'institutionnalité et la pertinence de ce mécanisme dans le cadre de la gouvernance mondiale.
En partenariat, le G77 et les Brics devraient poursuivre leurs efforts pour assurer une plus grande représentation et une voix plus forte des pays en développement dans la prise de décision au sein du système international, a-t-il souligné.
Ce n'est que par une action concertée, a-t-il résumé, que nous pourrons avancer sur la voie du développement, au bénéfice de nos peuples.
Cuba participe à la réunion des Amis des Brics en sa qualité de président du Groupe des 77 plus la Chine, selon les termes du premier vice-ministre cubain : "le groupe le plus large et le plus diversifié de nations en développement, à une époque où nos pays sont confrontés à des défis colossaux". (Source:PL)