L'écrivain Hernando Calvo Ospina

Paris, 10 juin (RHC) L'écrivain et documentariste Hernando Calvo Ospina a présenté cette semaine en avant-première à Paris son dernier documentaire "La fabrique de la haine", dans lequel il retrace l'histoire des campagnes de haine et de désinformation lancées par les États-Unis contre Cuba, depuis l'opération Peter Pan en 1960 jusqu'à aujourd'hui.

Depuis le début de la révolution cubaine, les États-Unis ont mené des programmes de guerre psychologique contre l'île, qu'ils ont aujourd'hui multipliés grâce aux réseaux sociaux, a déclaré aujourd'hui le chercheur colombien Hernando Calvo Ospina,

Le cinéaste a souligné que "dès le début de la révolution, les États-Unis ont tout préparé pour mener une guerre psychologique, militaire et terroriste contre elle", et a ajouté qu'à une occasion, il a demandé à Wayne Smith "pourquoi cette fureur contre Cuba ?", ce à quoi l'ancien diplomate américain a répondu "Cuba est pour les États-Unis ce que la lune est pour les loups, une obsession".

"Je crois personnellement que cette haine est due au fait que la Révolution a désorganisé tout le continent, du Mexique au Chili", a expliqué Calvo Ospina, "et ils n'arrivent pas à se débarrasser de cette rage, c'est une question d’orgueil, et je ne pense pas que cela ait à voir avec un quelconque intérêt économique", a-t-il expliqué.

En ce qui concerne la réalisation du documentaire, il a déclaré que certains passages décrivant l'opération Peter Pan "me font encore pleurer, parce que c'est là que cette rage contre Cuba a commencé, et que le fait de prendre plus de 14 000 enfants simplement pour nuire à une révolution est d'une cruauté horrible", a-t-il estimé.

De même, "en ce qui concerne les brigades médicales cubaines, j'ai rencontré de nombreux médecins et de nombreux cas qui renversent les campagnes de désinformation lancées par certains médias contre l'aide solidaire offerte par Cuba aux pays dans le besoin", qu'il s'agisse de la pandémie de Covid-19, de tremblements de terre ou de toute autre situation d'urgence.

En ce qui concerne les campagnes de haine diffusées sur Internet ou les réseaux sociaux, le chercheur colombien a concentré une grande partie d'entre elles sur l'État de Floride, "où le lobby cubain dispose de beaucoup d'argent et d'une énorme influence lorsqu'il s'agit de décider des élections présidentielles américaines", a-t-il expliqué.

"Miami est une ville très particulière, les programmes d'information sont très malsains, et cette obsession contre Cuba se répand, et la Maison Blanche ne peut pas ignorer cette question", a-t-il dit, mais aussi "cela a dégénéré dans les réseaux sociaux, où il y a des personnages qui, avec la vulgarité la plus extrême, font des allégations violentes, comme certains d'entre eux apparaissent dans le documentaire, et cela leur rapporte de l'argent".

Aujourd'hui, ce qui circule sur les réseaux sociaux, c'est la haine", a souligné M. Calvo Ospina, et c'est pourquoi il faut se demander "ce qui se passe pour que ces messages trouvent un public". Toute absurdité que ces agents de la haine disent, même s'il est facile de prouver qu'elle est fausse, est acceptée et crée l'opinion", a-t-il averti.

"Certains d'entre eux, avec une grande virulence, demandent qu'aucun argent, nourriture ou médicament ne soit envoyé à Cuba, ils appellent à envahir l'île, et même à tuer des Cubains... on ne peut ni comprendre une telle méchanceté, ni ce qu'ils ont dans la tête", a-t-il ajouté.

Enfin, il a estimé que ces questions ne sont bien sûr pas exclusives de la confrontation avec Cuba, "mais que les réseaux sociaux, l'internet, produisent et amplifient ce phénomène", raison pour laquelle il a estimé que "c'est un danger qui ne doit pas être ignoré, parce que la majorité des gens passent déjà plus de temps sur l'internet qu'à regarder la télévision". (Source:PL)