La Havane, 5 août (RHC) Cuba rappelle aujourd'hui l'audace politique et le courage de son leader historique Fidel Castro qui, avec le peuple de la capitale, a neutralisé en quelques heures les manifestations de rue et les actes de vandalisme qui ont eu lieu ici en 1994.
À l'instigation et avec le soutien financier du gouvernement américain et de son ancienne section d'intérêts basée dans la capitale, un groupe de personnes - essentiellement des lumpens et des asociaux - s'est rendu aux abords du Malecon de La Havane pour exiger violemment du gouvernement révolutionnaire qu'il prenne les choses en main.
Après la récente disparition du bloc socialiste et la chute brutale des échanges avec ce bloc, Cuba a ressenti une aggravation du manque de nourriture et de services de base tels que l'électricité et les transports, ce qui a conduit à des tentatives incessantes de sorties illégales du pays.
Fidel Castro avait appelé le peuple, réuni dans ce qu'il avait lui-même qualifié de "parlements des travailleurs", à approuver des mesures visant à réévaluer le peso cubain - coté sur le marché informel à 150 pour un dollar - et à entamer soi-disant le redressement de l'économie nationale.
Cependant, le climat d'hostilité à l'égard de l'île est initié depuis le sol américain. Des détournements d'embarcations pour quitter illégalement et en toute sécurité le territoire se produisent fréquemment, encouragés par des émissions de radio en provenance des États-Unis.
Tout cela a créé une situation tendue dans les municipalités proches du port de La Havane, qui s'est traduite par des vitrines brisées, des pillages dans les magasins voisins, des émeutes sur le Malecón et un tapage médiatique aux États-Unis sur la chute imminente du "régime Castro".
La révolte populaire était sans précédent pour un pays habitué à faire face aux difficultés, mais avec l'unité du peuple autour de ses dirigeants ; malgré la situation défavorable et la surprise des événements, le commandant en chef Fidel Castro s'est rendu sur les lieux avec sérénité et aplomb.
Les chroniques de ces événements rapportent qu'au milieu du tumulte qui entourait l'hôtel Deauville de La Havane, la présence de Fidel a fait taire les indisciplinés et les marginaux au point que, selon les versions populaires, plus d'un a laissé tomber ses pierres et est allé le voir, par curiosité ou par magnétisme.
Dans les heures qui suivent, le leader cubain fait de ces événements le fer de lance d'une offensive politique et médiatique visant à dénoncer le gouvernement américain pour sa politique de blocus arbitraire et criminelle et son encouragement à l'émigration clandestine.
A la télévision nationale, Fidel Castro prévient que "soit des mesures efficaces et rapides sont prises pour empêcher les départs illégaux, soit nous lèverons les obstacles à tout navire qui veut se rendre aux Etats-Unis... Nous ne pouvons pas continuer à être les gardiens des frontières américaines".
Une autre intervention télévisée du dirigeant cubain, le 11 du même mois, expose la position de son gouvernement sur l'encouragement systématique, depuis l'étranger, de l'émigration désordonnée vers les États-Unis.
Désormais, il n'est pas interdit à toute personne tentant d'émigrer à l'étranger par ses propres moyens, adéquats et sûrs, de quitter le territoire national, mais elle ne doit pas emmener avec elle d'enfants ou d'adolescents en âge d'aller à l'école secondaire.
Selon des articles parus dans la presse de l'île, on assista alors à un exode spectaculaire de départs massifs le long de nos côtes, sans aucune formalité ni contrôle. Cela a contraint le gouvernement de William Clinton, président en exercice à Washington, à entamer des pourparlers officiels avec Cuba le 27 août à New York.
Dans ce contexte, la nation caribéenne a remporté une victoire en repoussant la politique d'immigration américaine face au flux de migrants promu par ses propres campagnes. Les événements du 5 août 1994 ont été, en ce sens, un boomerang pour la Maison Blanche et une nouvelle expression de l'unité des Cubains avec leur leader (PL).