La Havane, 12 mai (PL) Le président cubain, Raúl Castro, a déclaré que le processus de rétablissement des liens avec les États-Unis va bien, mais "à notre rythme".
"Nous ne voulons pas prendre des mesures au détriment de notre peuple. Cela est le plus important", -a-t-il déclaré à la presse à l'aéroport international José Martí, après avoir pris congé du chef d'État français, François Hollande.
Raúl Castro a déclaré que le président étasunien, Barack Obama, a la faculté exécutive de présenter au Congrès, comme il l'a déjà fait, l'ordre d'exclure Cuba de la dite liste d'États promoteurs du terrorisme.
Le président Raúl Castro a rappelé l'injustice que représente l’inclusion de notre pays dans cette liste, quand en réalité, c’est nous qui « mettons les morts" –a-t-il précisé se référant aux milliers de victimes qu’a fait le terrorisme prenant notre pays pour cible depuis le triomphe de la Révolution.
Une recherche historique, juridique et politique révèle que, depuis le triomphe de la Révolution, en 1959, les attaques terroristes ordonnées ou appuyées par les États-Unis ont provoqué la mort de trois mille 478 Cubains, alors que d'autres 2099 sont restés handicapés.
Dans quelques jours expire le délai pour lever ce type d'accusation, a signalé Raúl Castro après s'être référé à la décision d'Obama d'exclure Cuba de cette liste. Il a indiqué que c’est alors que les ambassadeurs pourront être nommés.
Il a déclaré que les deux pays doivent dialoguer aussi sur les restrictions de déplacement des diplomates à Cuba, une mesure similaire appliquée aux diplomates cubains en poste à Washington et aux Nations Unies.
« Ce qui est plus préoccupant c’est que les diplomates américains continuent à faire ici les choses illégales qu'ils faisaient jusqu'à présent et qui ne peuvent pas être permises » -a-t-il précisé, après avoir souligné la nécessité de respecter les accords internationaux en la matière (Convention de Vienne de 1948).
Raúl Castro a réitéré qu'une chose sera le rétablissement des liens diplomatiques, l'ouverture d'ambassades et la nomination d'ambassadeurs, et une tout autre chose sera la normalisation totale des relations.
« Ceci passera en premier lieu par l’élimination totale du blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba qui dure déjà depuis plus de cinq décennies » -a-t-il précisé-.
Il a également réaffirmé l’exigence cubaine concernant la restitution de la base de Guantánamo, située sur une portion du territoire cubain occupé illégalement par les États-Unis, pour avancer vers la normalisation des liens.
Interrogé par l’agence Prensa Latina sur l'avenir des relations entre la Communauté des États Latino-américains et Caribéens, la Celac, et l'Union Européenne (UE), Raúl Castro a relevé que les 11 et 12 juin prochains se tiendra à Bruxelles un sommet entre les deux mécanismes.
Le président s'est aussi référé à la dite la Position Commune Européenne, une politique interventionniste encouragée en 1996 par le président de l'époque du gouvernement espagnol, José Marie Aznar, et qui limite les relations de l’UE avec Cuba.
« Cette position Commune n’aurait jamais dû exister » a ajouté le chef de l’État cubain qui s’est dit confiant dans le fait que ce problème va se résoudre.