La Havane, 14 août (RHC).- Le Secrétaire d'État américain John Kerry a signalé que les États-Unis et Cuba ne sont pas prisonniers de l'histoire.
Il a ajouté que les présidents Raúl Castro et Barack Obama ont pris des décisions courageuses pour rétablir les relations diplomatiques entre nos deux pays.
Il a ajouté :
« Les États-Unis accueillent avec satisfaction ce nouveau début de leur relation avec le peuple et le gouvernement cubains. Nous savons que le chemin vers des relations pleinement normales est long mais c'est précisément pour cela que nous devons commencer à l'instant même. Il ne faut pas avoir peur car nous jouirons de beaucoup d'avantages quand nous permettrons que nos citoyens se connaissent mieux, se visitent fréquemment, fassent des affaires de façon habituelle, échangent des idées et apprennent les uns des autres ».
John Kerry a pris la parole ce vendredi à La Havane durant la cérémonie au cours de laquelle le drapeau des États-Unis a été hissé à l'Ambassade de ce pays dans notre capitale.
« Aujourd'hui est le jour de laisser de côté les vieilles barrières » a souligné John Kerry.
Il a indiqué :
« L'établissement de relations diplomatiques normales n'est pas un service qu'un gouvernement rend à un autre, c'est quelque chose que les pays font ensemble au profit de leurs citoyens. Dans ce cas, la réouverture de nos ambassades est importante suivant le critère de personne à personne, de gouvernement à gouvernement. Nous croyons, avant tout, qu'il serait utile pour les peuples de nos pays de savoir plus les uns des autres. C'est pourquoi le fait que les voyages des États-Unis à Cuba aient augmenté de 35% depuis janvier et qu'ils continuent à augmenter, nous encourage.
Il a ajouté que quand les citoyens de nos deux pays se connaîtront mieux, quand ils échangeront des idées , de la culture et feront des affaires de façon habituelle, tout cela sera avantageux pour Cuba et pour les États-Unis.
Il a précisé:
«Le rétablissement de liens diplomatiques rendra plus facile la communication entre nos deux gouvernements. Après tout nous sommes voisins et les voisins ont toujours beaucoup de choses de quoi parler dans les domaines de l'aviation civile, de la politique migratoire, de la préparation face aux désastres, de la protection marine, de l'environnement et du changement climatique qui sont des thèmes complexes.
Le fait d'avoir des relations normales nous permettra de parler plus facilement y compris de choses au sujet desquelles nous ne serons pas d'accord. Nous savons tous que malgré la politique du président Obama, l'embargo général commercial contre Cuba reste en vigueur et c'est seulement le Congrès qui peut le lever. C'est un pas que nous encouragerons avec une grande force ».
Le chef de la diplomatie étasunienne a mis l'accent sur la pertinence du rapprochement entre nos deux pays aux moments actuels. Il a relevé que ce processus constitue une façon de démontrer au monde que Cuba et les États-Unis ne sont ni ennemis, ni rivaux, mais des voisins qui se souhaitent le bien.
Il a encore relevé:
«Je veux remercier les leaders des Amériques qui, durant longtemps, ont appelé les États-Unis et Cuba à rétablir des relations normales. Je veux remercier aussi le Pape François d'avoir appuyé le début d'un nouveau chapitre dans les relations entre nos deux pays et je ne crois pas que ce sera par hasard qu'il viendra à Cuba et qu'il se rendra après aux États-Unis. J'applaudis le président Obama et le président Raúl Castro car ils ont eu le courage de nous unir malgré une opposition considérable ».
Au début de la la cérémonie, le Chargé d'affaires de la mission diplomatique des États-Unis, Jefrey DeLaurentis a souhaité la bienvenue à John Kerry, le premier chef de la diplomatie étasunienne qui visite Cuba en 70 ans.
« Je n'avais jamais pensé que je verrai le drapeau des États-Unis ondoyer dans cet édifice. Ceci est le début d'un nouveau chapitre dans l'histoire de notre pays » a indiqué DeLaurentis dans son discours.
La directrice des États-Unis au ministère cubain des Affaires étrangères , Josefina Vidal, qui a présidé la délégation cubaine aux négociations sur le rétablissement des relations diplomatiques ainsi que Roberta Jacobson, secrétaire d'État adjointe des États-Unis pour l'Amérique Latine ont assisté, entre autres à la cérémonie.
Après le discours de bienvenue de DeLaurentis, le poète cubano-étasunien Richard Blanco a lu un poème intitulé « Cosas del mar » (Des choses de la mer).
Les trois marines qui ont ramené, en 1961, le drapeau des États-Unis à l'Ambassade de La Havane, Larry Morris, Mike East et Jim Tracey, l'ont hissé de nouveau au cours de la cérémonie.
Pendant que le drapeau était hissé, l'hymne national des États-Unis était interprété par une fanfare de l'Armée Étasunienne.
Au terme de la cérémonie, le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodríguez a reçu John Kerry au siège du ministère cubain des Affaires étrangères où ils ont eu des conversations officielles à huis clos.