La Havane, 18 décembre (RHC).- L'expert cubain Esteban Morales a reconnu les avancées dans les relations entre Cuba et les États-Unis en ce qui concerne le niveau de tension qui avait existé avant le 17 décembre 2014.
Il a cependant signalé que ces avancées n'ont pas comblé les attentes.
Il a signalé:
«Il me semble qu'au début, Obama était partisan de faire avancer les choses un peu plus rapidement dans la négociation pour essayer que la prochaine administration ne puisse pas faire marche arrière mais je ne crois pas qu'il y soit encore parvenu. «
Cet expert a mis l'accent sur le fait que le blocus économique reste intact car les mesures annoncées le 18 septembre dernier ne peuvent pas être considérées comme importantes car elles sont restées au-dessous de ce que le président Obama peut faire en vertu des prérogatives exécutives dont il dispose.
«Obama peut faire beaucoup de choses. Il pourrait vider la Loi Helms-Burton de son contenu s'il le voulait vraiment ; s'il usait vraiment des prérogatives qu'il a pour soulager Cuba des souffrances que provoque le blocus en attendant qu'un jour le Congrès décide de le lever ».
Il a rappelé que récemment Obama a de nouveau déclaré qu'il avait demandé au Congrès de lever cette mesure inhumaine. Il a précisé :
«Cependant, Obama a signalé que si jamais il vient à Cuba il parlera avec la dite dissidence. C'est un manque de respect de sa part car sa visite à Cuba est plus profitable pour lui que pour Cuba. Je ne suis pas sûr qu'il vienne. Il faudra voir ce que le gouvernement décidera à propos de cette condition qu'il a posée .
Je pense en réalité que l'on a peu avancé surtout en ce qui concerne les questions que le président Raúl Castro a mentionnées récemment aux Nations Unies comme étant essentielles et dont il a parlé à Obama par téléphone . Il faut, premièrement, lever le blocus ; deuxièmement, négocier le démantèlement de la base navale de Guantánamo; troisièmement, éliminer les émissions de radio et de télévision subversives anti-cubaines de Radio et de Télé-Martí et il faut compenser Cuba pour les dommages qu'à causés durant plus de 50 ans le blocus étasunien, pas seulement du point de vue économique et matériel mais aussi sur le plan humain, car les agressions que les États-Unis ont permises de lancer depuis son territoire ont tué de très nombreux Cubains et laissé aussi de nombreux autres handicapés à vie.
Aucune de ces choses n'a été résolue : le blocus reste intact. L'attitude d'Obama est contradictoire car, il fait cela d'une part et d'autre part son administration a pris des mesures financières plus brutales que celles prises par les administrations précédentes comme cela a été le cas des amendes dont Washington a frappé la banque française Paribas ainsi que des banques italiennes et canadiennes qui ont fait des transactions pour Cuba.
L'expert cubain Esteban Morales a ajouté qu'Obama pourrait également changer les règles du commerce entre Cuba et les États-Unis ; lever l'interdiction des voyages touristiques d'Étasuniens à notre pays et permettre aux banques étasuniennes d'assouplir leur position vis-à-vis de Cuba afin que l'on puisse utiliser le dollar dans les transactions avec Cuba ainsi que les cartes de crédit étasuniennes »