La Havane, 30 décembre (RHC).- Le président cubain Raúl Castro a réaffirmé que Cuba n'acceptera jamais des conditions portant atteinte à la souveraineté et à la dignité nationales et qu'elle ne renoncera pas non plus aux principes et aux idéaux pour lesquels plusieurs générations de Cubains ont lutté durant un siècle et demi.
Prononçant le discours de clôture de la session ordinaire de l'Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire, Raúl Castro a mis l'accent sur le fait que la normalisation des liens avec les États-Unis passe par la levée du blocus économique, commercial et financier que ce pays maintient contre Cuba et par la restitution de la portion de territoire qu'occupe illégalement la base navale de Guantánamo.
« L'essentiel maintenant est que le président Barack Obama, use, avec détermination, de ses amples facultés exécutives pour modifier l'application du blocus, ce qui donnera un sens à ce qui a été obtenu et permettra que des progrès solides soient faits » a relevé Raúl Castro.
Le président cubain Raúl Castro a également mis l'accent sur la croissance de 4% de l'économie cubaine en 2015 malgré l'impact de la crise économique globale, malgré le maintien du blocus étasunien contre Cuba et malgré le renforcement des restrictions financières.
À ce propos il a relevé :
«Des croissances sont enregistrées dans tous les secteurs productifs bien que certains n'aient pas rempli leurs plans. Les services sociaux maintiennent des niveaux similaires à ceux de l'année précédente.
Le nombre de touristes étrangers a atteint 3 millions et demi ce qui constitue la plus importante croissance enregistrée depuis que le pays a décidé de parier sur le développement du tourisme. Il faut tenir compte du fait que ces résultats ont été obtenus bien que Cuba reste le seul pays au monde que les Étasuniens ont interdiction de visiter comme touristes, et ceux qui l'ont fait , durant ce temps, sont ceux qui appartiennent aux 12 catégories autorisées à venir à Cuba. Mais aucun citoyen de ce pays ne peut visiter notre pays à titre individuel ».
Raúl Castro s'est référé au respect des engagements internationaux et au rééchelonnement de la dette et il a lancé un appel à l'efficacité, à la réduction des dépenses et à garantir les services sociaux comme lors des années précédentes.
Se référant à la politique extérieure, il a mis l'accent sur l'appui au gouvernement bolivarien du Venezuela :
« Réaffirmant la solidarité de Cuba, qui sera toujours aux côtés de la Patrie de Bolívar, nous lançons un appel à la mobilisation internationale en défense de la souveraineté et de l'indépendance du Venezuela et à la cessation des actes d'ingérence dans ses affaires intérieures.
Au Brésil, l'oligarchie n'épargne pas d'efforts pour essayer de renverser la présidente Dilma Roussef à travers un coup d'état parlementaire. Nous lui exprimons, à elle et au peuple frère brésilien, notre solidarité et notre appui dans la lutte qui est menée pour défendre les acquis sociaux et politiques obtenus durant ces 13 ans de leadership du Parti des Travailleurs. »
Le président cubain a dénoncé la thérapie de choc et les nouvelles méthodes pour la déstabilisation des gouvernements progressistes de la région :
«Dans ce contexte régional plein de risques et complexe, il est essentiel de défendre l'unité de la CELAC, la Communauté des États Latino-américains et Caribéens en tant que mécanisme indispensable, légitime, unitaire et divers de concertation politique et d'intégration qui a permis de rassembler, pour la première fois, avec un objectif commun, les 33 pays de Notre Amérique.
La Proclamation de l'Amérique Latine et des Caraïbes comme Zone de Paix, signée par tous les chefs d'État et de gouvernement au Second Sommet de la CELAC, qui s'est tenu à La Havane en janvier 2014, est une base solide pour développer les relations entre nos pays et à l'échelle internationale ».
Raúl Castro a ensuite exprimé son optimisme pour les avancées du processus de paix pour la Colombie. Il a également rappelé que Cuba assumera prochainement la présidence de l'Association des États Caribéens et il s'est référé à la situation dans laquelle se trouvent des milliers de migrants cubains coincés au Costa Rica et que Cuba a toujours suivi et suit de près.
Il a signalé:
«Notre gouvernement est en contact, depuis le début même de cette situation, avec les gouvernements de la région à la recherche d'une solution adéquate et rapide, comme l'a aussi demandé le Pape François, prenant en considération les conditions difficiles dans lesquelles ils se trouvent.
Cuba a réitéré son engagement envers une émigration légale, ordonnée et sûre ainsi qu'envers le droit des citoyens de voyager et d'émigrer et de retourner dans le pays, en respectant sa législation migratoire.
Tout comme le signale la Déclaration du Gouvernement Révolutionnaire publiée le 1er décembre : la politique des « pieds secs-pieds-pieds mouillés », le programme d'encouragement de la désertion de médecins cubains et la Loi de Rajustement Cubain restent le principal encouragement pour l'émigration irrégulière depuis Cuba jusqu'aux États-Unis.