La Havane, 26 janvier, (RHC).- Frère Betto, théologien de l'ordre des Dominicains, et membre du Conseil Mondial du Projet José Marti, a souligné à La Havane que Cuba vit en ce moment des transformations en faveur de son développement mais que ce processus a un côté original: son capital symbolique.
“Le côté original de la logique du développement de ce pays est justement son capital symbolique qui repose sur des bases spirituelles comme le sentiment de liberté, d'indépendance, de coopération et de solidarité qui marque l'histoire de ce pays depuis la lutte des esclaves jusqu'à la mise en place du socialisme.
Beaucoup sont ceux qui ont ignoré combien enracinée est cette éthique révolutionnaire dans le peuple cubain et je parie que Cuba sera une petite Chine politiquement socialiste et économiquement capitaliste. Le danger viendrait si Cuba abandonnait son bien le plus précieux, son capital symbolique.
Ce pays ne possède pas beaucoup de biens matériels, les rares biens qu'il a sont répartis pour garantir à chacun de ses habitants, son droit à la dignité en tant qu'être humain, mais peu de pays dans le monde sont riches comme Cuba en capital symbolique.
Et Frère Betto a lancé une question aux 400 participants à la seconde conférence internationale “Avec tous et pour le bien de tous”
“Chaque Cubain doit se demander pourquoi José Martí qui a vécu plus de 15 ans aux États-Unis n'a pas vendu son âme à un impérialisme montant, pourquoi Fidel et Raul, fils d'un propriétaire terrien, élevés dans les meilleures écoles de la haute bourgeoisie cubaine n'ont pas vendu leurs âmes à l'ennemi, pourquoi Che Guevara, médecin formé en Argentine, révolutionnaire consacré à Cuba, ministre d'État et président de la Banque Nationale, a osé renoncer à tous les honneurs politiques et aux facilités inhérentes à l'exercice de ses fonctions pour s'interner anonymement dans les forêts du Congo et de la Bolivie, où la mort l'a trouvé dans un état de pénurie totale”.