La Havane, 15 mars, (RHC/CNN).- Le président étasunien, Barack Obama, a déclaré à la chaîne de télévision CNN, qu'il espère que son successeur à La Maison Blanche lèvera le blocus de Cuba.
Il a assuré que le processus engagé par son gouvernement pour la normalisation des relations avec Cuba ne signifie en aucun cas «faire des concessions» au gouvernement cubain.
Se référant à l'impact sur l'Amérique Latine de ce processus de normalisation des relations avec Cuba, Barack Obama a déclaré:
«C'est, je crois, le point culminant du travail ardu que nous avons fait à l'égard de l'Amérique Latine. Songez que quand j'ai assumé la présidence, le prestige des États-Unis dans la région était au plus bas, avec des figures comme Chávez et l'ALBA en essor.
Il y avait des gros soupçons au sujet des intentions des États-Unis et ma politique a été d'engager une relation basée sur l'intérêt et le respect mutuel.
Nous avons fait un pas en arrière pour attirer aussi bien les amis que les adversaires dans la région, dans des termes diplomatiques solides, afin de produire des résultats concrets dans les domaines du commerce extérieur, des affaires, de l'éducation, de la science et de l'énergie.
Par conséquent, nous voyons en Amérique Latine, dans tout l'hémisphère, un plus grand respect pour les États-Unis et une perception de notre intérêt pour être des partenaires forts, sur un pied d'égalité avec les pays de la région»
Ceci dit, il est revenu sur la normalisation des relations avec Cuba.
«La seule pièce qui manquait et qui était un vestige de la Guerre Froide, était Cuba. J'étais d'avis que c'était une politique qui n'avait pas fonctionné 50 ans durant, depuis que je suis né et qui exigeait d'être revue. Alors, nous avons travaillé systématiquement sur ce que nous pensons que pouvait se passer si nous procédions à des échanges avec le gouvernement cubain»
Dans son interview aux émissions en espagnol de la CNN, Barack Obama a souligné à ce propos :
«Notre conclusion a été que cela offrait la meilleure possibilité de prospérité, d'opportunités et de changements positifs pour le peuple cubain. Cela favoriserait également nos intérêts et ceux de la région dans son ensemble»
Se référant au changement de politique que certains médias et analystes s'empressent de prédire pour Cuba, le président étasunien a signalé qu'il ne se faisait pas d'illusion à ce sujet mais il a laissé entendre que toutes les mesures mises en place récemment dont l'assouplissement des voyages des Étasuniens, des restrictions qui pèsent sur les échanges commerciaux et des mandats que réalisent les Cubains résidant aux États-Unis à leurs proches ainsi que les accords passés en ce qui concerne les communications et Internet, conduiraient à atteindre ce but.
«Tout cela a été bien accueilli non seulement par le peuple cubain mais aussi, et de plus en plus, par les Cubano-américains qui se sont montrés au début sceptiques face à la politique mais qui reconnaissent que ce genre d'interaction pourrait apporter de grandes opportunités et transformations à l'intérieur de Cuba» a relevé le président étasunien.
Dans ses déclarations à la CNN, Barack Obama a analysé la signification de sa prochaine visite à Cuba. Il a souligné que ce sera le début d'un processus qui prendra un certain temps.
«Tenez compte du fait qu'il ne s'agit pas de faire des concessions au gouvernement cubain. Il s'agit d'échanger d'une façon directe avec le peuple cubain et de pouvoir engager des conversations sincères et fermes directement avec le gouvernement cubain de la même manière que nous le faisons avec les gouvernements chinois, vietnamien et russe, un ensemble de pays avec lesquels nous pouvons avoir des désaccords, mais avec qui, nous reconnaissons que nous aurons plus d'influence et une plus grande capacité de plaider pour les valeurs qui nous sont chères quand nous entretenons un dialogue avec eux.”
En ce qui concerne l'existence du blocus et les mesures que son administration a prises il a dit que pour la levée totale du blocus il faut l'approbation du Congrès. A ce sujet, les autorités cubaines et un grand nombre de voix dans le monde ont souligné que le président Obama pourrait user de ses prérogatives pour vider le blocus de son contenu. Après avoir qualifié de raisonnables et d'intelligentes les mesures visant à l'assouplissement du blocus, le président étasunien a signalé:
«Ma ferme prédiction est qu'à un certain moment de l'administration du prochain président qu'il soit démocrate ou républicain, l'embargo sera abrogé»