Bruno Rodriguez, ministre cubain des Affaires étrangères, a confirmé l'engagement de Cuba d'édifier une nouvelle relation avec les États-Unis, sur la base du plein exercice de sa souveraineté et de son attachement à ses idéaux de justice sociale.
« Dans notre relation avec les États-Unis, il n'y a, en aucune manière, sur la table des négociations, la réalisation de changements internes à Cuba qui sont et resteront du ressort de la souveraineté exclusive de notre peuple. Nul ne pourrait prétendre que pour avancer vers la normalisation des relations entre nos deux pays, Cuba doive renoncer ne serait-ce qu'à un seul de ses principes, ou à sa politique extérieure, profondément et historiquement engagée envers les causes justes dans le monde et envers la défense de l'autodétermination des peuples»
Devant un groupe nourri de journalistes cubains et étrangers, le chef de la diplomatie cubaine a souligné à ce propos:
«Nous saluons la position du président étasunien Barack Obama contre le blocus imposé à Cuba et les appels qu'il a lancés au Congrès à plusieurs reprises pour qu'il lève ce blocus.
Cependant nous devons reconnaître qu'il y a de grandes divergences entre nos deux gouvernements en matière de systèmes politiques, démocratie, droits de l'homme, d'application et d'interprétation du droit international
Nous plaidons pour une relation différente de celle que prônent les États-Unis à l'égard de l'Amérique Latine et des Caraïbes. Nous avons aussi de grandes divergences en ce qui concerne notre pleine et ferme solidarité envers la République Bolivarienne du Venezuela et le président Nicolas Maduro.
Nous saluons les pas qu'a faits le président étasunien concernant la modification d'aspects du blocus imposé à Cuba et je réitère notre espoir que le Congrès étasunien s'acquittera de son devoir d'agir selon la volonté des citoyens étasuniens, y compris la majorité des immigrants cubains et de la communauté internationale, et de presque tous les secteurs de la société étasunienne qui exigent la levée du blocus.
Bruno Rodriguez confirmait ainsi la bonne volonté du peuple cubain à l'égard du président étasunien.
Nous accueillerons le président des États-Unis, Barack Obama, avec l'hospitalité qui distingue Cuba et avec le respect et la considération qu'il mérite en sa condition de chef d'État. C'est le sentiment et la volonté du peuple cubain»
Le 22 le président Obama aura une rencontre avec notre peuple, avec notre vaste et diverse société civile au grand théâtre Alicia Alonso. Il prononcera un discours,. Il aura la possibilité de connaitre notre réalité, notre peuple, notre jeunesse, de profonde convictions. Le président Obama aura l'occasion de s'adresser directement au peuple cubain
La visite du président Obama sera aussi une occasion importante pour identifier de nouveaux pas qui pourront être faits dans les prochains mois comme une contribution au processus d'amélioration des relations bilatérales sur des bases de respect et d'égalité réciproques au bénéfice des deux pays et peuples.
Le blocus est, reste, et continuera d'être, a moins que l'on adopte d'autres décisions exécutives ou législatives, l'écueil le plus important pour le développement de Cuba et la cause des privations pour notre peuple. Je réitère que son élimination sera essentielle pour avancer vers la normalisation des relations bilatérales entre les États-Unis et Cuba.
Au début de ses déclarations à la presse diffusées en direct par le service espagnol de Radio Havane Cuba, de Radio Rebelde et des chaînes de télévision Cubavision et Cubavision internationale, Bruno Rodriguez a qualifié de positives les récentes mesures adoptées par les États-Unis mais il a toutefois souligné que leur portée dans les faits est à l'étude en ce moment.
Il s'est référé aux mesures permettant à un plus grand nombre d'Étasuniens de venir à Cuba sous l'étiquette des échanges académiques «de peuple à peuple». Il a cependant fait remarquer que les ressortissants étasuniens n'ont toujours pas le droit de faire du tourisme à Cuba. Après avoir rappelé que Cuba est la seule destination touristique interdite aux Étasuniens, le ministre cubain des Affaires étrangères a souligné :
Pourquoi maintenir cette interdiction absurde? Que se passe-t-il avec les libertés civiques des ressortissants étasuniens?
Au sujet de la mesure permettant à Cuba d'utiliser le dollar dans ses transactions internationales, Bruno Rodriguez a signalé que pour que cette mesure soit viable, il faudra certainement que les autorités étasuniennes rassurent, au moyen de documents juridiques et des déclarations politiques du plus haut niveaux, les banques étrangères et les banques étasuniennes du fait que cette mesure en finira avec la persécution financière contre Cuba.
Il a fait mention des sanctions dont les États-Unis ont frappé des banques étrangères pour avoir des liens légitimes avec Cuba, en raison du blocus.
Le ministre cubain des Affaires étrangères a annoncé sur ce point que Cuba lèvera de son côté la taxe de 10% à l'entrée du dollar dans notre pays. Ce taxe a-t-il rappelé a été institué pour compenser les risques et dommages causés par l'utilisation du dollar.