La Havane, 4 juin, (RHC).- Raul Castro, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres de Cuba, s'est prononcé ce samedi à La Havane pour le respect du principe de non intervention dans les affaires intérieures des pays tiers, pour le développement des relations d'amitié et de coopération et pour la tolérance et la cohabitation pacifique sur la base du droit inaliénable des États de se donner le système politique, social et culturel de leur choix.
Dans son discours d'ouverture du 7e Sommet de l'Association des États de la Caraïbe, le président cubain a appelé les Chefs d’État et de gouvernement des 25 pays membres de l'AEC, à trouver des solutions novatrices tout en tenant compte du traitement que requièrent les petits États pour le développement. Parmi les principaux défis que les pays membres de l'AEC doivent encore relever il a signalé:
«Les problèmes de la connectivité aérienne et maritime, leur coût élevé, et les difficultés économiques découlant de la crise globale entravent le commerce et les investissements entre nos pays et donc, il est urgent pour nous de trouver des solutions novatrices, faisables et avantageuses pour tous, sur la base du traitement spécial et différencié que requièrent les petits États.
Le développement du tourisme à multidestination, la diversification des marchés, l'amélioration en termes de qualité et de variété des services touristiques ainsi que la formation du personnel qualifié constituent aussi des tâches prioritaires.»
A ce sujet, il a souligné l'intérêt que porte notre pays à la consolidation de la coopération dans le domaine du tourisme avec les pays caribéens, et notamment en ce qui concerne les questions liées au changement climatique. Sur ce point, il a appelé les gouvernements de la région à œuvrer en faveur de l'observation des accords de Paris sur la base de la responsabilité et du constat des vulnérabilités des pays moins développés, notamment des petits États insulaires.
Sur le plan politique, le Chef de l’État cubain s'est référé à la situation régionale dans ces termes:
«Nous ne pouvons pas rester indifférents aux turbulences qui ont lieu en Amérique Latine et dans les Caraïbes à la suite de la contre-offensive impérialiste et oligarchique contre les gouvernements populaires et progressistes surgis après l'échec de la vague néo-libérale, ce qui constitue une menace pour la paix, la stabilité, l'unité et l'intégration indispensable de la région.
La situation exige de renforcer les consultations et la concertation sur la base des préceptes de la proclamation de l'Amérique Latine et des Caraïbes comme zone de paix, adoptée par les Chefs d'État ou de gouvernements au second Sommet de la CELAC, la Communauté des États Latino-américains et Caribéens, qui s'est tenu à La Havane, en janvier 2014.»
A ce sujet, le président Raul Castro a confirmé l'appui de Cuba au peuple et au gouvernement du Venezuela en butte à une guerre économique et médiatique de la droite et aux manœuvres de l'OEA, une organisation qu'il a qualifiée d'instrument de domination impérialiste à laquelle Cuba ne reviendra jamais.
Le président cubain a profité de l'occasion pour confirmer l'appui de Cuba aux gouvernements démocratiques de la région dont le gouvernement de la présidente du Brésil, Dilma Rousseff qui fait face courageusement à un procès politique pour une soi-disant responsabilité fiscale.
Au sujet des conversations de paix pour la Colombie qui ont lieu à La Havane, le président Raul Castro a signalé devant les Chefs d’État et de gouvernement réunis au 7e Sommet de l'AEC:
«Je ratifie notre satisfaction pour les avancées réussies au processus de paix en Colombie et je réitère que nous poursuivrons les efforts pour contribuer à la signature d'un accord mettant fin définitivement au conflit armé dans ce pays frère»
Raul Castro s'est d'autre part prononcé pour la solution pacifique de différends frontaliers dans la région et il a confirmé la volonté de poursuivre la coopération avec les pays caribéens notamment pour la reconstruction d'Haïti.
Juste avant de terminer son discours le président Raul Castro a exprimé les remerciements de notre pays à la communauté caribéenne pour l'accueil réservé à Cuba au sein de l'AEC, en 1994, alors que notre pays traversait les pires moments de la crise économique à la suite de la chute du bloc socialiste en Europe de l'Est, de la désintégration de l'Union Soviétique et du renforcement du blocus étasunien.
«Nous n'oublierons pas non plus l'appui permanent que tous les gouvernements représentés ici ont apporté à notre demande juste pour que soit levé le blocus économique, commercial et financier appliqué par les États-Unis contre Cuba, blocus qui est toujours en vigueur alors qu'il a été rejeté à 24 reprises à l'Assemblée générale des Nations Unies et à d'autres forums internationaux, et malgré les mesures positives mais insuffisantes prises par le gouvernement étasunien.
Nous vous remercions également de l'appui que vous avez apporté au 4e Sommet de la CELAC à la demande de restitution du territoire illégalement occupé par la base navale des États-Unis à Guantanamo contre la volonté de notre peuple et de notre gouvernement»