Bogota, 27 mai (RHC) Un analyste qualifie de grave la répression brutale des manifestations en Colombie et il affirme que le gouvernement de Duque applique un néolibéralisme de guerre.
"Le néolibéralisme colombien est un néolibéralisme de guerre", a déclaré mardi l’analyste des questions internationales Juan Francisco Coloane dans une interview accordée à la chaîne HispanTV.
Ainsi s’est prononcé Coloane face à la poursuite de la répression violente des manifestations antigouvernementales et de la grève nationale en Colombie, alors que le gouvernement, présidé par Ivan Duque, n’est toujours pas en mesure de sceller un pacte ni d’offrir un rapprochement avec les dirigeants qui demandent, entre autres, la fin de la violence, de la brutalité policière, du chômage et de la pauvreté.
Pour Coloane, ce qui se passe en Colombie est "extrêmement grave". En effet, le Bureau du Procureur général de Colombie a fait savoir lundi qu’il avait trouvé 290 personnes qui avaient été portées disparues dans le cadre des manifestations et il a annoncé que les recherches se poursuivaient pour 129 autres citoyens.
Le président colombien Iván Duque a été dénoncé devant la Cour pénale internationale (CPI) et le CSNU pour crimes contre l’humanité lors des récentes manifestations.
À un autre moment de l’entretien, le politologue a dénoncé l’absence de condamnation internationale de l’usage de la force dans les manifestations colombiennes. "Ce qui est injustifiable, c’est l’absence de condamnation ferme de la part des Nations unies, y compris de l’OEA (Organisation des Etats américains), ainsi que de la communauté européenne", a-t-il dit.
Ce mutisme et ce désintérêt, selon Coloane, sont dus au fait que "la Colombie est une zone spéciale pour la politique étrangère des Etats-Unis".
Pour ce politologue, la situation dans ce pays sud-américain est préoccupante, étant donné que Duque continue de massacrer les gens et poursuit son offensive militarisée contre les manifestations.
Selon une enquête de la société de conseil Invamer, publiée lundi, au moins 76 % des Colombiens désapprouvent la gestion de Duque. Il ressort de ce qui précède que la popularité du président conservateur continue de chuter de façon vertigineuse à mesure que ses politiques de type néolibéral sont mises en œuvre dans le pays latino-américain.
Source : HispanTV
