"Le gouvernement des États-Unis a assumé le virus comme un allié dans sa guerre économique contre Cuba" a souligné ce mercredi Bruno Rodríguez à l'ONU.

La Havane, 23 juin, (RHC)- Bruno Rodríguez, ministre cubain des Affaires étrangères, a dénoncé ce mercredi à l’ONU le renforcement du blocus nord-américain en plein milieu de la pandémie.

«En 2020, Cuba, tout comme le reste du monde, a dû faire face aux défis extraordinaires de la pandémie de Covid-19.  

Le gouvernement des États-Unis a assumé le virus comme un allié dans sa guerre impitoyable non conventionnelle. Il a renforcé, de façon délibérée et opportuniste le blocus économique, commercial et financier et il a provoqué au pays des pertes pour environ 5 milliards de dollars», a-t-il souligné

Peu avant le vote à l’Assemblée générale de l’ONU du projet de résolution exprimant la nécessité de lever le blocus de Cuba, Bruno Rodríguez a rappelé que l’administration Trump a appliqué, durant les quatre ans de son mandat, 243 mesures coercitives unilatérales contre notre pays.

Il a expliqué que ces mesures visaient entre autres à restreindre l’arrivée de Nord-américains dans notre pays et à nuire le tourisme venant de pays tiers.

«Il a adopté des mesures propres de temps de guerre pour nous priver de fournitures en carburant. Il a poursuivi les services de santé que nous prêtons dans bon nombre de pays, il a augmenté le harcèlement aux transactions commerciales et financières dans d’autres marchés et il s’est proposé d’intimider, par l’application du titre III de la loi Helms-Burton, des investisseurs et des entreprises commerciales étrangères. Il a également empêché le flux institutionnel des transferts d’argent aux familles cubaines. Il a asséné de rudes coups au secteur privé et entravé les liens avec les Cubains résidant aux États-Unis et la réunification des familles».

Le chef de la diplomatie cubaine a souligné que toutes ces mesures restent en vigueur et en pleine application pratique et, que paradoxalement, elles façonnent la conduite du gouvernement actuel de Joe Biden, juste dans les mois où Cuba subit les assauts les plus durs de la pandémie de Covid-19.

Dans discours avant le vote de la résolution en faveur de la levée du blocus, Bruno Rodriguez a rappelé que le programme de campagne du Parti démocrate promettait aux électeurs de revenir sur les actions de Trump, notamment l'élimination des restrictions sur les voyages à Cuba, les transferts de fonds et le respect des accords migratoires.

«Une grande majorité d'Américains sont favorables à la levée du blocus et les Cubains vivant dans cette nation du nord veulent des relations normales et le bien-être de leurs familles, seules quelques élites ont des ambitions électorales différentes», a-t-il souligné.

Le ministre cubain des Affaires étrangères a qualifié d’incalculables les dégâts humains causés par le blocus.

«Je témoigne ici de la souffrance et de l’anxiété que provoquent dans les familles cubaines le désapprovisionnement et l’instabilité de produits indispensables de première nécessité, visibles dans de longues files d’attente, qui sont un fardeau quotidien des Cubains».  

Bruno Rodríguez a d’autre part condamné la décision de Washington d’inclure Cuba dans une liste unilatérale de pays qui ne coopèrent pas suffisamment avec la lutte des États-Unis contre le terrorisme.

Et à la fin de son discours, il a exprimé ses remerciements pour tous ceux qui manifestent dans les rues d’un peu partout dans le monde leur solidarité avec le peuple cubain.

«Nous sommes encouragés par le soutien de milliers de personnes qui se sont rassemblées ces derniers jours un peu partout dans le monde pour exiger au gouvernement étasunien de mettre fin au blocus.

Parmi leurs protagonistes, il y a bon nombre de Cubains qui rehaussent le drapeau de l’étoile solitaire, même ici.

Au nom de mon pays, de son peuple digne et généreux qui résiste et qui va de l’avant d’une façon héroïque, je soumets à votre considération le projet de résolution «Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis d’Amérique contre Cuba».

Comme le virus, le blocus asphyxie et tue. Il doit cesser. La Patrie ou la Mort, nous vaincrons!»