Bogotá, 30 novembre (RHC/PL)- Le Sénat de la Colombie a décidé de suspendre définitivement l'analyse du projet de réforme politique à la demande du gouvernement en raison de nombreuses modifications qui l'ont écarté de l'esprit de l'Accord de Paix signé à La Havane.
Par 67 voix pour et 2 contre, le Sénat a gelé cette initiative dont la conception originale cherchait à démocratiser le système politique et électoral du pays.
« Une réforme politique dépourvue de règles qui transforment réellement le système électoral est inacceptable » a signalé Guillermo Rivera, ministre de l'intérieur.
« Tournons la page de cette réforme qui n'a pas été celle que nous aurions voulu » ,a-t-il signalé.
Le parti politique issu de l'ancienne guérilla , la FARC,la Force Alternative Révolutionnaire Commune, avait demandé il y a quelques jours que le projet de loi en question ne soit pas approuvé car les changements qui y avaient été introduits étaient contraires à l'esprit de ce qui a été décidé à La Havane.
L'objectif, a expliqué la FARC, était de procéder à une réforme politique et électorale contribuant à sortir le système politique colombien de sa crise de légitimité.
C'est à cette fin que, parmi les décisions prises au cours des négociations qui ont conduit à la signature de l'Accord de Paix, figurait la création d'une Mission Électorale Spéciale formée d'experts indépendants qui devaient remettre une proposition de réforme politique.
« Cependant, a ajouté l'ex-guérilla, il ne restait pratiquement rien, dans le projet qui était analysé au Congrès, ni des recommandations de la Mission Électorale ni des dispositions expressément mentionnées dans le point 2 de l'Accord de Paix.
La FARC a relevé que la réforme a été déformée pour la transformer en un instrument fait à la mesure d'exigences et d'urgences électorales particulières en vue des élections de 2018.
« C'est aujourd'hui un Frankestein méconnaissable : une réforme pour légaliser la trahison des ennemis de la paix » a souligné la FARC dans un communiqué.