Moscou, 6 décembre (RHC) Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a déclaré que l'Ukraine n'avait pas l'intention de respecter les accords de Minsk, et a par conséquent appelé l'Allemagne et la France, autres membres du format Normandie, à l'y inciter.
Alors que la résolution du conflit ukrainien patine, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a demandé à la France et à l'Allemagne d'inciter Kiev à respecter les accords de Minsk. «Si elle [l'Ukraine] est laissée seule avec elle-même, avec sa conscience, bien sûr, elle ne fera rien. Il faut l'encourager, le format Normandie a été créé précisément à cet effet, mais jusqu'à présent Berlin et Paris ont négligé leurs obligations. Nous attirons leur attention sur le fait que cela doit être fait», a-t-il déclaré le 5 décembre sur la chaîne Rossia 1.
La Russie demande régulièrement que les accords de Minsk II, signés le 12 février 2015 pour la résolution du conflit, soient respectés par Kiev. Si l'Ukraine est laissée seule avec elle-même, avec sa conscience, bien sûr, elle ne fera rien «L’Ukraine refuse ostensiblement de respecter ses engagements concernant l’ensemble de mesures de Minsk, tout comme les accords conclus dans le cadre du format Normandie. En paroles, nos partenaires du format Normandie – l’Allemagne et la France – ne contestent pas l’importance des accords de Minsk. [...] Mais en actes, malheureusement, ils encouragent la politique de l'actuel gouvernement ukrainien axée sur leur démantèlement, ce qui mène malheureusement les négociations et le règlement [de ces tensions] dans l’impasse», avait déjà déclaré Vladimir Poutine le 18 novembre.
La Russie refuse d'être considérée comme partie prenante dans le conflit ukrainien, qui est qualifié de «guerre civile», et à ce titre refuse de négocier avec Kiev directement, insistant sur le respect des accords de Minsk qu'elle a signés en tant que médiatrice. Outre le cessez-le feu, le texte prévoit une réforme constitutionnelle en Ukraine prenant en compte le statut des régions sécessionnistes de Donetsk et de Lougansk ainsi que des élections locales.
Ce plan n'a pour l'heure pas été suivi par Kiev qui refuse d'appliquer ces points avant que les questions de sécurité ne soient réglées, ce qui est contraire à l'ordre établi par l'accord. Kiev accuse la Russie de planifier une invasion de son territoire et de masser des troupes à sa frontière à ces fins. Ces dernières semaines, les Etats-Unis, l'OTAN et l'Union européenne se sont plusieurs fois inquiétés des mouvements de troupes russes «autour de l'Ukraine», affirmant craindre une invasion. Moscou de son côté balaie ces accusations récurrentes, assurant ne nourrir aucun projet d'agression contre Kiev. Vladimir Poutine et Joe Biden ont convenu d'aborder la question ukrainienne au cours d'un entretien par visioconférence le 7 décembre
Source Russia Today