Caracas, le 1 janvier (RHC) Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a déclaré que le gouvernement des États-Unis (USA) avait saboté le processus de dialogue avec les oppositions vénézuéliennes au Mexique.
Dans une interview accordée au journaliste espagnol Ignacio Ramonet, diffusée par Telesur, le chef de l’État a déclaré que l’enlèvement du diplomate Alex Saab par les États-Unis, détenu illégalement au Cap-Vert, avait conduit à la rupture du dialogue.
Nous en avons discuté avec le gouvernement américain. L’opposition elle-même, son coordinateur Gerardo Blyde, en a parlé à Washington avec le département d’État et lui a donné l’assurance, ainsi qu’à nous, qu’ils n’emmèneraient pas Alex Saab, notre diplomate, pour que les dialogues continuent à porter leurs fruits", a-t-il expliqué.
Le président Nicolas Maduro a rappelé que Saab a été inclus dans la délégation du gouvernement vénézuélien dans le processus de dialogue et espéraient qu’il participerait par vidéoconférence. " Maintenant les États-Unis ont poignardé dans le dos les dialogues au Mexique", a-t-il dit, après avoir affirmé que les dialogues allaient bien et qu’ils allaient donner de grandes nouvelles au pays lorsque l’enlèvement du diplomate a eu lieu.
"Pourquoi ont-ils fait ça ? Pourquoi sabotent-ils un dialogue qui est fructueux pour le pays, qui donnera des résultats au Venezuela et qui lui donnera la paix et les institutions de notre démocratie?" s’est demandé le président qui a ajouté "de grands changements doivent se produire en ce qui concerne l’affaire de l’enlèvement d’Alex Saab pour que nous retournions à la table des négociations au Mexique".
Le chef d’Etat vénézuélien a commenté que la présence de la variante Ómicron dans le monde avertit que le coronavirus n’est pas encore terminé et qu’il "est venu pour rester jusqu’à nouvel ordre".
"Nous avons la méthode 7+7 qui nous a permis de chevaucher le temps de cette année 2021, avec l’arrivée des variantes du Covid-19 dans le pays (...) par rapport à d’autres pays comme les Etats-Unis et d’Europe, sur les nombres de contagions et de décès, le Venezuela a eu un contrôle exemplaire sur la pandémie", a-t-il souligné.
En outre, il a réaffirmé qu’avec leurs mesures coercitives, leur blocus et leur persécution économique contre le Venezuela les États-Unis sont allés jusqu’à menacer "toutes les entreprises de vaccins dans le monde avec des sanctions si elles nous en vendaient. Le gouvernement des États-Unis a menacé toutes les entreprises du monde. Ils ont eu le dévergondage de dire que c’était un mensonge".
"Nous avons fait notre part intensément et avons réussi à obtenir tous les vaccins dont le pays a eu besoin cette année (...) Nous vaccinons à partir de 2 ans, ce qui nous donnera une protection plus puissante pour notre population" –a-t-il expliqué- et il a précisé que 90% de la population vénézuélienne a d’ores et déjà été vaccinée.
Le président a assuré qu’ils n’ont pas renoncé aux mesures de biosécurité afin de prévenir de nouvelles infections, et qu’il espère qu’en 2022, avec la vaccination de 95 pour cent de la population, " nous aurons un pays tranquille, se déployant de manière libre, travaillant avec sa vie sociale moyennement normalisée, et jouissant d’un grand bonheur".
Le président Nicolás Maduro a souligné que le pays avait progressé dans la reprise économique avec ses propres moteurs de production, démontrant que le peuple vénézuélien avait la capacité industrielle, technologique et les connaissances nécessaires pour réussir.
Malgré plus de 400 mesures coercitives mises en œuvre sous la présidence de l’ancien président américain Donald Trump, le chef de l’État vénézuélien a indiqué que "Nous avons progressivement mis en place des mesures pour libérer les forces productives dans un système d’économie de guerre".
"Nous avons retrouvé la croissance économique. Au second semestre de l’année 2021, nous enregistrons une croissance de 7,5 pour cent. L’économie à moteur propre a pris la voie de la croissance économique (...) La plus grande réussite de tout cela a été la défense de notre modèle économique, en pensant aux plus vulnérables", a-t-il expliqué.
Il a rappelé que les mesures coercitives avaient fait perdre à l’État vénézuélien 99 % de ses revenus, passant de 54 milliards de dollars en un an à 600 millions de dollars, du fait de la persécution du pétrole et des comptes bancaires du pays.
"Le Venezuela a quatre mois de suite avec une inflation d’un chiffre. Aujourd’hui, nous pouvons dire (...) que le pays abandonne l’état d’hyperinflation causé par la guerre économique et les sanctions", a-t-il annoncé.
En matière pétrolière, il a déclaré que l’expérience du Venezuela restera l’un des crimes les plus cruels que l’on ait tenté de commettre contre un peuple.
"Le Venezuela arrive à un million de barils par jour de production pétrolière (...) L’objectif de l’année prochaine est de 2 millions de barils par jour", a-t-il expliqué, en mentionnant la reprise de plus de 90 pour cent de l’industrie pétrochimique.
L’exécutif a commémoré le triomphe du peuple révolutionnaire lors des élections régionales du 21 novembre dernier, malgré les diverses adversités qui se sont présentées en chemin. Il a également souligné que les oppositions du Venezuela ont obtenu trois des 23 gouvernorats, ainsi que 108 des 335 mairies en disputées.
"Malgré ces circonstances, nous avons remporté une grande victoire. Nous avons gagné 65 % des mairies et conseils municipaux du pays; nous avons gagné 80 % des gouvernorats avec leur propre leadership et renouvelé", a-t-il souligné.
Le président Maduro a ajouté : "après toute la guerre qu’ils (les États-Unis) ont faite au Venezuela, comment se fait-il que les forces bolivariennes et chavistes obtiennent cette victoire retentissante ?Au Venezuela, nous avons organisé 29 élections en 22 ans, et c’est la 27ème victoire".
Le chef de l’Etat a déclaré que Trump a quitté la présidence des Etats-Unis, mais que "l’empire est resté intact" et il a affirmé que "en ce qui concerne le Venezuela, tout est resté inchangé, la persécution. Il n’y a eu aucun signe de correction de ces mesures cruelles".
"Qui sait quand et avec qui s’ouvriront les possibilités d’un dialogue direct, courageux, sincère et de compréhension avec les Etats-Unis. J’aimerais que ce soit avec le gouvernement de Joe Biden, si c’est bien, et si ce n’est pas le cas, nous continuerons à nous battre", a-t-il déclaré.
Il a également souligné le changement que vit l’Amérique latine face à la présence de plus de gouvernements progressistes et au départ de présidents de droite et néolibéraux. " Le Venezuela a toujours été à l’avant-garde, c’est notre vérité historique (...) Maintenant il y a une deuxième vague, différente de la première, mais avec un caractère anti néolibéral".
Source Telesur