Moscou, 24 janvier (RHC) Le renforcement militaire de l'Ukraine sur la ligne d'engagement dans la région du Donbass indique une offensive en préparation, a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Les livraisons d'armes des pays de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) à l'Ukraine font courir le risque que les forces armées ukrainiennes tentent de mettre en œuvre un scénario de force dans la région, a affirmé Dmitri Peskov aux journalistes lors d'un briefing quotidien à Moscou.
"Les autorités ukrainiennes concentrent une énorme quantité de forces et de moyens sur la ligne d'engagement, a-t-il dit. En effet, la nature de cette concentration indique une préparation à des actions offensives. La menace est présente. Chaque arme, qu'elle soit défensive ou offensive, incite simplement les têtes brûlées de Kiev à lancer cette opération. Nous ne pouvons pas nous empêcher de nous en inquiéter."
Dmitri Peskov a par ailleurs souligné que la menace de "provocations" de l'armée ukrainienne est désormais plus élevée qu'auparavant et que Moscou aimerait que les pays de l'OTAN, dans chaque nouvelle déclaration, exhortent les autorités ukrainiennes à ne même pas penser à la possibilité d'un règlement militaire dans le Donbass.
Dmitri Peskov a souligné que les tensions dans le Donbass croissent en raison des actions de l'OTAN.
"En général, nous déclarons et souhaitons attirer votre attention sur le fait que l'escalade de la tension se fait par des actions d'information et des actions concrètes prises par les États-Unis d'Amérique et l'OTAN. En parlant d'actions d'information, je veux dire l'hystérie de l'information à laquelle nous assistons. Elle est généreusement entretenue par une énorme quantité de fausses informations, juste des mensonges ", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur les nouvelles concernant les efforts de la Turquie pour réconcilier la Russie et l'Ukraine, le porte-parole du Kremlin a déclaré qu' "il n'y a aucune information concrète".
Il a qualifié de "brillant exemple de fausse hystérie" les informations selon lesquelles la Russie pourrait couper les livraisons de gaz à l'Europe en cas de nouvelles sanctions, notant que "même dans les moments les plus difficiles des relations avec l'Occident, la Russie est restée un garant fiable de la sécurité énergétique de l'Europe."
Être en "encerclement agressif" était l'une des raisons pour lesquelles la Russie a exigé des garanties de sécurité, a déclaré Dmitri Peskov, rappelant que la réponse des États-Unis devrait arriver cette semaine.
"Si nécessaire, un contact entre le Président russe Vladimir Poutine et son homologue américain, Joe Biden peut être organisé mais pour le moment, ceci n'est pas dans l'agenda du président", a-t-il expliqué.
En décembre dernier, la Russie a exigé de Washington des garanties de sécurité suggérant la non-admission de l'Ukraine à l'OTAN ainsi qu'une zone exempte de la présence militaire de l'alliance.
Le 21 janvier, le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a rencontré le secrétaire d'État américain, Antony Blinken pour évoquer les positions après une série de pourparlers entre la Russie d'un côté, les États-Unis, l'OTAN et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe de l'autre.
L'administration américaine a récemment mis en garde ses alliés européens contre une éventuelle attaque militaire de la Russie, affirmant que Moscou envisage de mener une opération sous faux pavillon pour justifier une invasion de l'Ukraine.
De son côté, la Russie souligne que l'armée ukrainienne, soutenue par la flotte de l'OTAN en mer Noire, mène des opérations militaires près de ses frontières et utilise des armes pouvant facilement atteindre le territoire russe.
En outre, Moscou affirme que les entreprises militaires privées américaines fournissent une assistance militaire à l'armée ukrainienne, ce qui constitue la raison de "l'extrême préoccupation du pays".
Source AA