Port-au-Prince, 31 janvier (RHC) Steven Benoît, élu par l'opposition haïtienne au sein du Conseil National de Transition (CMT) comme son premier ministre, a décidé de démissionner et a invité le premier ministre internationalement reconnu Ariel Henry à faire de même.
Selon la publication de Benoît lui-même, sa démission passe "des paroles aux actes, pour faciliter les négociations futures".
Dans sa lettre de démission, le premier ministre de l'opposition a souligné que le 30 janvier marquait le premier anniversaire de son élection et a exhorté Henry à suivre son exemple pour sortir le pays de la crise.
Haïti est depuis longtemps embourbé dans une crise socio-politique qui s'est aggravée après l'assassinat du président Jovenel Moise le 7 juillet 2021.
Moise a choisi Henry pour succéder au premier ministre intérimaire de l'époque, Claude Joseph, mais n'a pas réussi à ratifier sa nomination, avant son assassinat à l'été 2021.
Néanmoins, M. Henry a prêté serment en tant que premier ministre du pays le 20 juillet 2021, bien que sa nomination ait provoqué le mécontentement de plusieurs forces d'opposition qui ont mis en doute sa légitimité en tant que chef de l'exécutif.
En raison de la division politique, deux cabinets ont émergé dans le pays : un dirigé par Henry et un gouvernement mis en place par la CNT, qui avait nommé Fritz Jean comme président intérimaire de son gouvernement et Benoît comme premier ministre.
Pendant ce temps, dans le contexte de la crise politique, les forces de l'ordre du pays, déjà en sous-effectif, peinent à contenir la criminalité, les gangs continuant à gagner en puissance.
Le directeur général par intérim de la Police nationale d'Haïti (PNH), Frantz Elbé, a procédé à trois changements dans la hiérarchie de l'institution, secouée ces dernières semaines par une vague de meurtres de policiers et de violents mouvements de mécontentement, selon un communiqué publié lundi soir.
À l'instigation d'Elbé, l'inspecteur général Jean Yonel Trecile a nommé de nouveaux commissaires de police à plusieurs postes clés, notamment à l'aéroport international stratégique de la capitale haïtienne.
Ces changements font suite à une réunion du Conseil supérieur de la police nationale, qui s'est tenue dimanche, en réponse aux protestations des agents de la police nationale, jeudi et vendredi 27, après l'assassinat de leurs collègues une semaine plus tôt à Métivier (Pétionville) et Liancourt. (Source:Telesur)