Pérou : le nouveau ministre de la Justice sous la loupe du Parquet

La Havane, 9 septembre, (RHC)- Le bureau du procureur général du Pérou a ouvert ce vendredi une enquête sur le nouveau ministre de la Justice, Eduardo Arana, à la suite de la révélation de ses contacts avec un ancien haut magistrat soupçonné d'être à la tête d'un réseau de corruption judiciaire.

L'enquête a été ouverte par le premier bureau du procureur suprême spécialisé dans les délits contre les fonctionnaires publics pour instigation présumée au délit de trafic d'influence aggravé et, subsidiairement, de corruption active spécifique, dans les deux cas au détriment de l'État.

L'action a été motivée par la diffusion journalistique de l’enregistrement d'une conversation qu'il a eue il y a quelques années avec le juge de la Cour suprême de l'époque, César Hinostroza, qui a fui le pays en 2018 après avoir contourné son extradition approuvée par le système judiciaire espagnol.

La conversation témoigne de la proximité et reflète l'existence d'intérêts communs entre Arana et Hinostroza et fait partie des 36 conversations téléphoniques entre les deux, enregistrées sur ordre du tribunal dans le cadre d'une opération qui a révélé le vaste réseau de corruption de juges, de procureurs, de politiciens, d'hommes d'affaires et d'autres personnages.

Suite à la publication de l'enregistrement, le ministre, qui a prêté serment il y a seulement deux jours, a déclaré qu'il avait informé le Premier ministre, Alberto Otárola, qui est chargé de proposer les nominations ministérielles à la présidente, Dina Boluarte, de ses conversations avec Hinostroza.

La presse a également révélé que l'ex-femme d'Arana l'avait dénoncé pour agression. A ce sujet, le flambant ministre a soutenu qu'il avait eu des différends avec elle, qui ont été portés devant les tribunaux, mais qu'à présent la situation entre les deux s'est améliorée.

L'accusé affirme également qu'au cours de sa carrière dans le système judiciaire, il a occupé de hautes fonctions et a eu de fréquentes relations avec les autorités judiciaires et le ministère public, ce qui ne semble pas convaincre le ministère public, qui a ouvert l'enquête.

Arana a pris ses fonctions le 6 septembre lors d'un remaniement qui comprenait six portefeuilles, et parmi les nouvelles têtes est également mise en cause la nouvelle ministre de l'Éducation, Miriam Ponce, pour avoir fait partie de l'équipe technique de la campagne de la néolibérale Keiko Fujimori pour les élections de 2021.  Source : Prensa Latina