Abel Prieto en Casa de las Américas. Fotos: Patricia Muñoa.

La Havane, 11 septembre, (RHC).- L'intellectuel cubain Abel Prieto a dénoncé ce jeudi, l'impact du blocus étasunien sur la lutte de son pays contre le Covid-19.

Au cours d’un forum organisé par l’UNESCO sur les conséquences de la pandémie en Amérique latine et dans les Caraïbes, Abel Prieto a déclaré que le siège économique, commercial et financier intensifié par Washington prive l'île de l'accès aux fournitures et aux ressources nécessaires à la lutte contre le nouveau coronavirus.

Le président de la Casa de las Americas et ancien ministre de la culture de Cuba a d’autre part condamné la croisade médiatique prenant pour cible les professionnels cubains de la santé qui  contribuent à la lutte contre le Covid-19 dans une quarantaine de pays.

Abel Prieto a signalé à ce sujet que le travail remarquable de ces médecins à Cuba et dans de nombreux autres pays se heurte à l'hostilité du gouvernement nord-américain, alors qu'il devrait être reconnu.

En ce qui concerne le Covid-19, il a déclaré que son arrivée oblige à réfléchir sur le modèle néolibéral dominant, responsable de la cupidité des élites, de l'exclusion, de la crise climatique, des inégalités et de la recherche du profit. «Il convient de se demander si le virus est en fait un plus grand défi pour la survie de l'espèce humaine que le modèle qui exacerbe son impact », a-t-il souligné lors du forum en ligne, auquel ont également participé la directrice générale de l'UNESCO Audrey Azoulay, la prix Nobel de la paix Rigoberta Menchú et le professeur Boaventura de Sousa Santos de l'université de Coimbra, au Portugal.

Le représentant cubain a déclaré que la pandémie actuelle disqualifie la capacité du système néolibéral à faire face à une telle crise.

En ce sens, il a répudié la vision de la santé et de l'industrie pharmaceutique comme une entreprise qui, face aux problèmes, divise les gens entre ceux qui ont le droit à la vie et ceux qui ne l'ont pas.

Prieto a également fait référence à la nature profondément anti-culturelle du néolibéralisme et a rejeté le rôle désinformateur et aliénant des médias hégémoniques typiques de ce système.

L'intellectuel cubain a déclaré que pour penser à une réponse efficace à la crise et dans un monde post-Covid-19, il serait nécessaire de le faire du point de vue de l'émancipation par l'éducation et la culture.