Photo : Cubadebate.
La Havane, 16 juin (RHC) Le premier secrétaire du Comité Central du Parti Communiste de Cuba et président de la République, Miguel Diaz-Canel, a fait ce jeudi une intervention spéciale à partir de 20 :30, à propos de la situation électro-énergétique nationale.
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Le président passe en revue les états d’opinion de la population
En commençant son intervention sur les causes et les solutions possibles de la situation électro-énergétique actuelle, le président a évoqué les états d’opinion. "Il y en a qui sont positifs en mettant l’accent sur la reconnaissance de l’effort des travailleurs de l’entreprise d’électricité".
Un autre groupe d’opinions est lié à la situation des carburants, la programmation des coupures de courant et pourquoi "il y a tellement de désordre", "trop d’heures" et "les coupures de courant à l’heure où les gens font à manger".
Les opinions portent aussi sur la situation des centrales électriques et sur leur entretien. "Il n’est pas juste qu’il y en ait autant et en même temps", disent-ils.
En ce qui concerne l’économie d’électricité, il est souligné que "les mesures sont bonnes mais qu’on n’économise pas".
De même, les gens se réfèrent aux attentes face à l’été et aux incertitudes avec cette situation.
Le président a fait référence à la programmation des coupures de courant. "Un effort considérable a été fait pour rendre compte de la situation en la matière. Partout où il y a un problème d’information, il y a une faiblesse au travail et nous devons nous autocritiquer. Il y a un groupe d’espaces permanents dans la presse où des coupures de courant sont programmées. Il y en a d’autres qui surgissent sans possibilité de prévoyance".
Diaz-Canel a dit que si quelque part il manque encore des informations, "il faut les vérifier immédiatement".
Quant aux autres questions, le président a analysé la demande d’électricité dans le pays.
"Il y a un pic à midi qui a à voir avec l’heure du déjeuner où les aliments sont élaborés, une partie importante en utilisant des méthodes de cuisson électriques. Un pic est également généré la nuit lorsque les gens arrivent à la maison", a-t-il expliqué en montrant un graphique du comportement de la consommation électrique.
L’idéal serait, a-t-il ajouté- qu’il n’y ait pas de pics et que la consommation soit stable, "mais c’est très difficile à réaliser car cela a à voir avec la façon dont la vie en société est structurée".
"Lorsqu’il n’y a pas de pic de consommation, la demande d’électricité est satisfaite principalement par la production des centrales thermoélectriques du pays, qui ont la capacité de produire l’énergie nécessaire en l’absence de pics.
"Ces thermoélectriques produisent de l’électricité en utilisant le brut national, donc ce n’est pas un problème parce que nous avons le combustible d’origine nationale qui alimente les thermoélectriques pour travailler avec stabilité aux moments où il n’y a pas de pics".
Ce qui se passe, a-t-il expliqué, est que cette génération de thermoélectriques a un noyau central essentiellement dans deux thermoélectriques : "Felton", qui peut atteindre un chiffre de près de 480 Megawatt, et "Guiteras", qui donne un chiffre de plus de 300 dans l’un des blocs.
"Quand une des unités de Felton ou de Guiteras tombe en panne ou fait l’objet d’entretien, le système entre dans un état d’instabilité et il est très difficile de couvrir ces déficits par d’autres sources alternatives, c’est la situation que nous avons aujourd’hui".
Pourquoi n’y a-t-il pas eu de nouveaux investissements dans les centrales électriques? se demande la population. Le président a expliqué que des travaux d’entretien et de réparation ont été faits dans un groupe de thermoélectriques, par exemple l’unité 1 de Felton a récemment fait l’objet d’une réparation capitale.
"Un investissement dans les thermoélectriques est extrêmement coûteux pour le pays et prend des années. Il n’est pas possible de monter immédiatement une centrale thermoélectrique. Cela prend entre quatre et cinq ans. Cependant, Cuba négocie avec un pays ami, mais ce n’est pas un investissement dont nous disposons immédiatement".
Diaz-Canel a déclaré que c’est pour cette raison qu’au cours des deux dernières années, on a eu recours à des centrales électriques flottantes comme alternative. "Une entreprise dans laquelle nous louons la plateforme et nous avons immédiatement la génération. Ce n’est pas un investissement qui prend du temps. Il y a des centrales flottantes avec 120 ou 60 mégawatts. Elles nous donnent une capacité de production d’environ 300 mégawatts".
Il a résumé que, en dehors des heures de pointe, le système fonctionnant à pleine capacité, "il n’y a pas de situation de déficit pour le pays ni de risque de rupture de ce système parce que le combustible est cubain".
"Mais ces centrales, en tant que système électromécanique, souffrent de pannes qui ne peuvent pas toujours être prédites. Elles ont besoin d’entretien, parce que travailler avec le brut national nécessite des entretiens".
À l’heure de pointe de midi, a dit le président, le système des thermoélectriques est complémenté avec la production d’énergie par des sources renouvelables, en particulier l’énergie éolienne et photovoltaïque, dans lesquelles "le pays a fait un ensemble d’investissements au cours des dernières années, mais ces investissements n’ont pas encore atteint les niveaux auxquels nous aspirons".
"Quand la situation des centrales thermoélectriques est dans l’état que nous avons aujourd’hui, ni avec ces groupes ni avec la génération photovoltaïque et éolienne, nous pouvons couvrir les heures de pointe, et c’est pourquoi nous avons des répercussions en ce moment".
Diaz-Canel a commenté que les groupes électrogènes de génération distribuée ont été conçus pour travailler dans des espaces de temps courts, "mais en ce moment, face à ces besoins, ils ont dû travailler intensément plus d’heures que celles pour lesquelles ils ont été fabriqués.
"Nous avons dû arrêter des activités importantes de notre économie parce que nous avons mis le carburant en fonction principalement de la production d’électricité et surtout pour répondre aux besoins de la population".
Il a fait valoir que dans l’heure de pointe de la nuit, qui est plus sévère, le système photovoltaïque n’entre pas en fonctionnement. Par conséquent, nous restons avec les groupes électrogènes et les centrales thermoélectriques. Dans ces conditions, il n’est pas possible de satisfaire la demande et des coupures de courant non désirées se produisent à ces heures-là".
L’accent a été mis sur la réparation d’abord ce qui nous donne plus de capacité de production
"Sur quoi on travaille ? Du peu de financement dont nous avons pu disposer au cours des deux dernières années, qui est venu du tourisme, encore à un niveau très bas et de ce qui a été collecté dans les ventes dans les magasins de MLC, une partie a été utilisé pour acheter du carburant et mettre en place des dizaines de millions de ces services.
"Cet argent est très rationnellement utilisé et contrôlé. Il nous a permis de signer des contrats de maintenance et de réparation qui devraient nous conduire à une stabilité dans les prochains mois, y compris ceux qui sont les plus proches de ces jours-ci:", a-t-il rapporté.
Il a souligné que l’accent a été mis sur la réparation d’abord ce qui nous donne plus de capacité de production. "C’est pourquoi nous avons donné la priorité aux centrales électriques Felton et Guiteras. Ces travaux sont également prévus de manière échelonnée, ce qui signifie que lorsque nous arrivons à des situations critiques qui ne peuvent pas être évitées, les déséquilibres se produisent".
Le président a estimé que l’économie d’électricité est un aspect important et il a appelé à la solidarité et à l’économie collective.
"Il y a dans le pays près de quatre millions de logements, si seulement trois millions éteignaient une ampoule de 20 watts qui est peut être inutilement allumée, cela représenterait immédiatement une puissance de 60 Mégawatts".
Diaz-Canel a souligné que les causes profondes de la situation actuelle sont des pannes et un manque cumulé d’entretien en raison des problèmes de financement, notamment liés aux contraintes imposées par le blocus.
Il a souligné que le déficit de carburant associé à la poursuite financière avait également des incidences.
"Nous avons dû prévoir comment intensifier ces travaux pour éviter que les coupures ne deviennent plus fréquentes en été".
Ministre de l’énergie et des mines : Il existe un programme pour recommencer à générer 693 mégawatts d’ici 2023.
Le ministre de l’Energie et des Mines, Liván Arronte Cruz, a expliqué que des situations conjoncturelles se sont produites ces derniers jours qui ont aggravé la situation.
"La stratégie prévue pour faire face à l’été consistait à permettre au générateur 2 de Felton d’entrer dans le système dans les derniers jours de mai, et de pouvoir sortir le générateur 1 (260 mégawatts) qui travaille pratiquement depuis plus de 10 mois sans nettoyage de la chaudière.
"L’entretien de la centrale Guiteras était également prévu en juin afin que les deux thermoélectriques puissent affronter l’été dans une meilleure situation et que la Felton ait environ 500 mégawatts de puissance et la Guiteras environ 270.
"Mais quand nous avons découvert la turbine du générateur 2 de Felton, il a fallu changer les deux derniers pas de lames, ce qui a entraîné une prolongation d’un mois de la mise en service
Il a indiqué que, pour le moment, cette unité devrait être raccordée pour la première fois dans les premiers jours de Juillet.
"Il a été convenu que nous ne pouvions pas raccorder Felton 2 et il a fallu retirer le générateur1 pour le nettoyage".
Le ministre a expliqué que la réserve dont dispose aujourd’hui le système électrique pour fonctionner de manière stable n’atteint pas 500 mégawatts. "Nous sommes au-dessus de 200 mégawatts et souvent à cause de l’instabilité nous n’avons même pas la réserve que nous devons avoir pour faire les maintenances sans affecter le service électricité à la population".
Il a indiqué que le générateur 1 de Felton, dont l’entretien marche bien, devrait être opérationnel dans les premiers jours de la semaine prochaine.
"Nous devrons immédiatement faire un arrêt obligatoire pour nettoyer les réchauffeurs d’air régénératif de la centrale Guiteras et résoudre un groupe de problèmes que présente cette unité. Cela peut prendre environ trois jours".
Il a assuré qu’à la fin du mois, les deux unités de Felton devraient déjà travailler et la Guiteras dans une meilleure situation pour faire face à l’été.
"Nous avons un groupe de ressources financières qui ont été destinés à donner un groupe de solutions à la production thermique et distribuée. Nous sommes actuellement en train de négocier un groupe de ressources et de pièces pour exécuter les travaux de maintenance qui auront lieu pendant les mois de juillet et août et le second semestre de l’année, afin qu’il soit possible de créer des capacités de génération qui sont aujourd’hui limitées dans ces unités qui travaillent".
Le ministre a également expliqué que le brut national nous donne la souveraineté énergétique, mais il a un pourcentage élevé de soufre, est très lourd et provoque des incrustations et des corrosions dans les chaudières, qui doivent faire l’objet d’actions systématiques d’entretien.
"Le pétrole national est le combustible que nous possédons aujourd’hui et, face aux prix élevés sur le marché international, c’est la solution que le pays a pour garantir la production d’électricité".
Selon Arronte Cruz, il y a un programme qui permettra de récupérer 693 mégawatts jusqu’à la première moitié de 2023, ce qui se fera progressivement "parce que face aux faibles réserves du système, il est impératif de retirer du service les unités progressivement".
"Le scénario est complexe. Le secteur de l’énergie est l’un des plus touchés. Nous nous heurtons souvent à des barrières et nous devons acheter des pièces dans des pays tiers. Toutefois, un effort important est fait et les travaux de maintenance sont organisés pour récupérer la capacité de génération et réduire progressivement les coupures de courant.
"Nous avons pratiquement nuit à l’économie. Nous arrêtons les industries pour essayer de mettre ce que nous avons en fonction de toucher le moins possible notre peuple".
À la fin de l'intervention spéciale, le président cubain a souligné qu’il y avait eu des discussions sur les solutions à court, moyen et long terme au problème de l’énergie dans le pays.
"L’engagement est de travailler et de fournir des résultats, surtout en cherchant à rendre la situation plus stable pendant l’étape d’été".
Il a lancé un appel à ce que les analyses effectuées au cours de ces mois de difficultés permettent, dans la mesure où la reprise de l’économie avancera, d’élaborer des stratégies visant à assurer une plus grande stabilité dans le fonctionnement du système électro-énergétique national et à éviter que des situations telles que celles qui existent actuellement ne se reproduisent.
Il a insisté sur le fait que Cuba est en état de siège permanent, dans le cadre de la guerre économique, financière et politique que l’empire mène contre nous.
"Au milieu de cette situation réelle, difficile, liée à deux années de priorité des vies humaines et de report d’autres investissements, le pays est également confronté à une guerre médiatique qui cherche à décourager et à irriter davantage le peuple et à le retourner contre la Révolution, Ça revient à le retourner contre lui-même ».
"Nous sommes tous le peuple et toutes les solutions sont possibles si nous sommes à même, sans pessimisme, sans découragement, de surmonter les adversités, comme nous l’avons fait tout au long de l’histoire.
"Cuba n’est pas seulement soumise à la rigueur d’un blocus de 63 ans, la Révolution est harcelée, assiégée, par une meute qui parie sur l’éclatement", a assuré le président.
Il a ajouté que "ils rêvent de voir la Révolution éclater de l’intérieur, mais ils restent sans voix quand le peuple répond. Et chaque jour, il y a des signes du fait que le peuple répond par des mots et par des actes".
"Comme l’a dit Fidel une fois, chaque révolutionnaire doit se sentir comme son propre commandant en chef, ce concept que « nous sommes tous Fidel ».
"Comme chacun de nous agit avec un sens de l’engagement, en soutenant solidairement ceux qui apportent le plus, et en cherchant des solutions au lieu de se plaindre des problèmes, nous sommes notre propre commandant en chef".
Diaz-Canel a déclaré que "il peut y avoir des gens fatigués, découragés, des gens qui croient qu’il n’y a pas d’issue, ils ont tout à fait le droit, parce que les défis sont vraiment colossaux. Mais il y en a beaucoup d’autres qui construisent l’issue", a-t-il ajouté.
Il a évoqué les héroïques travailleurs des CTE et de l’électricité, ainsi que d’autres personnes qui négocient le carburant dont le pays a besoin, pour tenter de briser le blocus, pour tenter d’acheter les pièces détachées et les fournitures nécessaires au maintien de la stabilité du système électrique national.
Il a conclu en disant que nous croyons aux héros du système électrique national et aux héros qui existent tous les jours dans notre peuple. "Une fois de plus, nous vaincrons".
Source Cubadebate