La Havane, 30 juin (RHC) L’universitaire français Salim Lamrani a considéré aujourd’hui que les changements annoncés par le gouvernement états-unien à l’égard de Cuba ne changent en rien l’essence du blocus imposé à l’île ni les dommages qu’il cause à ses habitants.
“L’essence des sanctions économiques reste intacte, et constitue le principal obstacle au développement de l’île, car il rend difficile la vie de tous les Cubains et inflige des souffrances arbitraires », a averti le professeur de l’université et essayiste dans une interview accordée à Prensa Latina.
De l’avis de ce grand connaisseur des relations entre Washington et La Havane, malgré les mesures positives annoncées en mai par l’actuelle administration de la Maison Blanche, la politique du président Joe Biden à l’égard de Cuba est, au mieux, décevante.
Pendant sa campagne électorale il a promis de lever les mesures draconiennes imposées par son prédécesseur Donald Trump –plus de 240, et il n’a pas tenu ses promesses, a déclaré Lamrani.
Il a rappelé que les États-Unis ont repris les vols aux provinces cubaines, ont levé les restrictions sur les envois de fonds et ont annoncé certaines possibilités pour les États-uniens de se rendre dans le pays voisin.
Il a également souligné que ces décisions ne changent en rien le blocus économique, commercial et financier appliqué depuis plus de 60 ans et intensifié par Trump, le professeur français a exhorté Biden à écouter la voix de la communauté internationale et à mettre fin à cette politique.
En tant que président, il a toutes les possibilités nécessaires pour lever 90% des sanctions, qui sont anachroniques, cruelles et illégales, a-t-il précisé.
Lamrani a également critiqué la décision de Washington d’exclure Cuba, le Venezuela et le Nicaragua du IX Sommet des Amériques, tenu au mois de juin à Los Angeles, une position qu’il a qualifié d’arbitraire et de contraire aux règles régissant le fonctionnement de cette institution.
La décision a été également contre-productive car c’est à la table des négociations que l’on solutionne les différends, par le biais du dialogue, du respect mutuel, de l’égalité souveraine et de la non-ingérence dans les affaires intérieures, a-t-il exprimé.
Pour Lamrani, les États-Unis ont également fait preuve de sottise politique, étant donné le rejet général que leur position unilatérale a provoqué sur le continent.
Source: Prensa Latina